Alors que TF1 diffusera dès le 26 juin le remake US de la série «Hostages», média+ s’est entretenu, dans le cadre du Festival de Télévision de Monte-Carlo, avec Chaim SHARIR, producteur de la série originale israélienne «Hostages», diffusée dernièrement sur Canal+.
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Avec les récents succès mondiaux des séries israéliennes («Hostages», «Homeland»,…), votre pays connait-il un renouveau créatif ?
Chaim SHARIR
Oui, c’est exactement ce qui se passe. Nous l’expliquons de différentes façons. En Israël, nous possédons 14 écoles de cinéma pour 5 millions d’habitants. C’est beaucoup plus que partout ailleurs dans le monde. Nous avons par conséquent de nombreux scénaristes qui tentent de créer des contenus adaptables au marché international. De plus, nous sommes obligés d’être créatifs pour palier le manque d’argent dans la production. Sur la version israélienne de «Hostages» par exemple, nous avons privilégié un traitement renforcé autour des relations familiales entre personnages tandis que le remake américain favorise l’action. Le coût de la version US de la série est 3 fois plus cher que notre version originale. En France, un épisode de fiction est facturé près de 700.000 € alors que nous pouvons le produire pour ¼ de ce prix. Comme nous réussissons à produire des séries de haut niveau pour peu d’argent, cela intéresse d’autres pays de développer, coproduire et tourner chez nous.
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«Hostages» est un succès mondial. Comment le vivez-vous ?
Chaim SHARIR
Nous en sommes très contents sachant que le marché télévisuel israélien est très limité. Nous disposons en effet d’une petite audience avec peu d’options. Le succès récent de nos films, séries et programmes tv attirent les professionnels étrangers du secteur. Ils sont à la recherche de contenus en Israël. Une délégation de producteurs français est même venue il y a 6 mois pour palper le terrain…
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Quel regard portez-vous sur l’adaptation US de «Hostages» ?
Chaim SHARIR
Je ne suis pas très satisfait. Ce n’est pas exactement ce que j’aurais fait. Néanmoins, je suis comblé que le format s’exporte et que l’on puisse gagner de l’argent. Notre version originale s’est également bien vendue. Elle a été diffusée sur Canal+ et prochainement sur BBC. D’ailleurs, la série ne sera pas doublée au Royaume-Uni. Sa diffusion est prévue en hébreux avec des sous-titres.
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Comptez-vous désormais créer des formats de séries ?
Chaim SHARIR
Oui, c’est une de nos ambitions. Je développe actuellement 5 projets avec 3 producteurs français différents : Pascal Breton, Matthieu Viala et Samuel Kaminka. Avec ce dernier, nous préparons la saison 2 d’«Hostages». Parmi les autres développements, nous avons un projet autour d’un personnage qui part à la recherche du vin qui a été bu par Jésus lors de son dernier dîner. Le 2ème projet portera sur un policier qui tente d’infiltrer une zone orthodoxe juive très difficile à introduire. Le 3ème projet s’intéressera à des patients atteints des maladies incurables et que le Mossad utilise à des fins spécifiques.