«Bordélique», c’est le qualificatif préféré du scénariste Nicolas Mercier pour décrire avec affection son héroïne désormais célèbre, Clara Sheller. Au printemps 2005, la série «Clara Sheller», histoire des désordres amoureux d’une journaliste trentenaire, avait valu à France 2 des records d’audience pour une série française, avec plus de 6 millions de téléspectateurs pour certains épisodes. Trois ans plus tard, Clara Sheller revient pour une deuxième saison. Au premier abord, les fans de la série seront peut-être un peu désorientés. Dans le rôle de Clara, Zoé Félix a remplacé Mélanie Doutey. Dans le rôle de JP, son ami homosexuel, Patrick Mille a remplacé Frédéric Diefenthal. La défection des acteurs de la première saison explique cette interruption de trois ans pendant laquelle France 2 a cherché les moyens de renouer avec le succès. «C’est une sacrée histoire de se faire lâcher comme cela. Une série française sentimentale, c’est déjà rare. Une série française saluée par la critique et le public, c’est encore plus rare», regrette Nicolas Mercier, qui s’étonne de ces départs. Pourtant sa comédie sur les histoires d’amour de la belle Clara n’a rien perdu de sa force comique dans le changement de casting. Zoé Félix, à l’affiche du célèbre «Bienvenue chez les Ch’tis», «fait passer les maladresses de Clara Sheller avec beaucoup de générosité», se félicite Nicolas Mercier. Pour lui, la première saison racontait «comment trouver le prince charmant quand on est un peu bordélique et qu’on a tendance à tout mélanger». Dans la deuxième, on cherche «comment garder le prince charmant quand on est toujours aussi bordélique et qu’on mélange toujours autant les choses». Pour la productrice Joëy Fare, «après la recherche du prince charmant, on est toujours dans le désordre amoureux» dans la deuxième saison. Mais, ajoute-t-elle, «avec la trentaine bien engagée de Clara», «on aborde désormais les thèmes de la maturité», de l’engagement amoureux et professionnel. Sélectionné pour le festival de la fiction de La Rochelle en septembre, l’épisode 5 de la deuxième saison (qui en compte six) a valu à «Clara Sheller» le prix de la meilleure série de «prime time».
