La Cour d’appel, saisie par plusieurs syndicats de France Télévisions, a fait sauter jeudi la date butoir du lundi 7 juin pour la signature d’une nouvelle convention collective, en négociations depuis plus d’un an au sein du groupe public, a-t-on appris de sources syndicales. Ce report, dans un dossier social lourd, intervient alors que l’annonce du nom du successeur du P.-D.G. Patrick de Carolis, désormais choisi par le président de la République, est attendue prochainement. La Cour d’appel a infirmé jeudi un jugement en première instance qui avait débouté fin mars les syndicats SNJ, CFDT et CFE-CGC. Les délais de négociation d’une nouvelle convention collective sont prolongés jusqu’à mars 2012 pour les personnels administratifs et techniques, et jusqu’à septembre 2010 pour les journalistes (11.000 salariés au total), a précisé le SNJ. «Nous sommes très heureux, même si ça ne résout pas tout», a déclaré Carole Petit, secrétaire générale du SNJ de France Télévisions. Le SNJ, la CFDT et la CFE-CGC ont appelé à la grève vendredi, un mot d’ordre qui pour l’heure, est maintenu. «C’est une belle baffe pour le pouvoir politique», s’est félicité Jean-François Téaldi, porte-parole de la CGT de France Télévisons, qui s’était jointe à la procédure. Le mandat du P.-D.G. actuel de France Télévisions s’achève en août 2010. A la mi-avril, des rumeurs avaient circulé sur l’annonce de la nomination d’Alexandre Bompard, patron d’Europe 1, bien avant l’échéance de son mandat. Ces rumeurs avaient «déstabilisé le groupe», selon la CGT, et interféré dans les négociations. «Il faut le laisser travailler», avait déclaré à la mi-mai le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, laissant entendre que l’Elysée attendait la fin des négociations pour choisir son successeur.