Le CSA a adopté mercredi ses nouvelles règles sur l’équité de traitement médiatique des candidats à la présidentielle, après un avis du Conseil constitutionnel qui a précisé comment décompter les propos du président de la République s’il est candidat. En juin, le CSA a renforcé les règles d’équité, qui obligeront chaque radio ou télévision à offrir aux candidats une présence à l’antenne reflétant leur poids politique, du 1er février au 19 mars pour les candidats présumés, puis du 19 mars au 9 avril pour les candidats officiels. Ensuite, les médias devront respecter une obligation d’égalité stricte du temps de parole pendant la campagne officielle (10 avril-5 mai). Dans son avis du 4 août 2016, le Conseil constitutionnel a indiqué que les interventions du Président de la République, s’il est candidat déclaré ou présumé, ne seront pas prises en compte «lorsqu’elles relèvent de l’exercice de sa charge». Une notion plus large que celle proposée initialement par le CSA, qui excluait uniquement ses «propos régaliens», comme la défense ou l’international. L’exercice restera délicat: ses propos devront être jaugés au cas par cas, pour déterminer s’il s’agit de sa campagne ou de déclarations liées à sa fonction, explique-t-on au CSA. Autre précision du Conseil constitutionnel, pour apprécier le poids politique de chaque candidat, le faisceau d’indices (résultat aux dernières élections, sondages, nombre d’élus du parti…) devra tenir compte du type d’élus, par exemple en évaluant différemment des élus municipaux et nationaux du parti du candidat. Les nouvelles règles du CSA, annoncées en juin, obligeront les médias à comptabiliser les temps de parole des candidats, ceux de leurs soutiens, mais aussi le temps d’antenne qui parle d’un candidat : tout sujet, chronique, éditorial, débat, analyse, revue de presse ou commentaire sera compté s’il concerne pour l’essentiel de leur durée un seul candidat, sauf si le propos lui est explicitement défavorable. Les médias devront aussi tenir compte des tranches horaires des séquences. Pour les primaires, la règle habituelle du pluralisme simple s’appliquera, c’est-à-dire l’équité du temps de parole et non le temps d’antenne. Le CSA obligera aussi télés et radios à donner leur décompte des temps de parole et d’antenne mensuellement, puis chaque semaine à partir de la mi-février et quotidiennement dans la semaine précédant les scrutins. Ces relevés seront publiés sur le site du CSA. La France est le seul pays à avoir mis en place un système aussi contraignant pour les télés et les radios, tenues à une neutralité politique. La presse écrite a elle le droit d’être un média d’opinion, tout comme internet.