France Inter a délocalisé lundi sa matinale à la Villeneuve, un quartier de Grenoble touché par des violences urbaines l’été dernier qui avaient donné lieu au fameux discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy sur le renforcement de l’arsenal répressif contre les délinquants. «On avait toute une actualité qui s’y prêtait et puis cette envie de ne pas laisser tomber dans l’oubli les évènements marquants de ces derniers mois», a déclaré Patrick Cohen, un des deux journalistes qui animaient la matinale dans les locaux d’une association de quartier en compagnie d’Audrey Pulvar. A la mi-juillet, quelques dizaines de jeunes avaient brûlé des voitures et affronté les forces de l’ordre à la suite du décès d’un jeune du quartier, Karim Boudouda, lors d’un échange de tirs avec la police consécutif au braquage d’un casino à Uriage (Isère). Parmi les invités de la matinale, à laquelle assistaient une trentaine d’habitants, figurait le préfet de l’Isère, Eric Le Douaron, nommé par M. Sarkozy après les incidents. Ce dernier intervenait en duplex depuis les locaux de France Bleu Isère, dans le centre de Grenoble, France Inter ayant refusé la présence d’un «dispositif policier important pour assurer sa protection».