Droits TV en L1: Moody’s abaisse encore la note de Mediapro

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L’agence de notation financière Moody’s annonce avoir de nouveau abaissé la note attribuée à la situation financière du groupe sino-espagnol Mediapro, en raison de ses difficultés à honorer le paiement des droits du Championnat de France de football (Ligue 1). La note de Joye Media, holding espagnole de Mediapro dont l’actionnaire majoritaire est le fonds chinois Orient Hontai Capital, a été abaissée d’un cran, de B3 à Caa1, ce qui correspond à un «très haut risque» de non-remboursement de crédits, selon le barème de Moody’s. Pour prendre sa décision, l’agence de notation a tenu compte du «paiment manqué à la ligue française de football et (de) la difficulté à rentabiliser les droits du football français avec le nombre d’abonnés actuels», explique dans le communiqué l’analyste Victor Garcia Capdevila. Mediapro n’a pas versé début octobre les 172 millions d’euros dus à la Ligue de football professionnel (LFP) et a demandé à renégocier pour cette saison le montant des droits télévisés du championnat, acquis en 2018 pour plus de 800 millions d’euros. Moody’s assortit la note d’une perspective négative, ce qui signifie que l’agence envisage de l’abaisser de nouveau si la situation ne s’améliore pas. Les récents développements de l’affaire en France «sont négatifs pour la réputation de l’entreprise et pourraient déboucher sur de longues procédures judiciaires et d’éventuels paiements de compensations financières» qui risquent d’affaiblir encore sa situation financière, «déjà faible en raison de l’impact de la pandémie de coronavirus», ajoute l’analyste. Le patron de Mediapro, Jaume Roures, revendique 600.000 abonnés à Telefoot, la chaîne créée pour diffuser les matches, alors que l’objectif affiché est d’atteindre à terme les 3,5 millions de clients. Le litige ébranle toute l’économie du football français car les clubs professionnels tirent en moyenne un tiers de leurs revenus des droits TV.