E. PRIOU (Bonne Pioche) : ««Brulez Molière !» (France 2) est notre première fiction TV»

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Diffusée lundi 13 mai à 21 heures sur France 2, «Brulez Molière !» (90’) est votre première fiction TV. Pouvez-vous nous en parler ? 

Emmanuel PRIOU

Cela fait 25 ans que nous produisons du documentaire et bientôt 15 ans que nous faisons du cinéma. «Brulez Molière!» est notre première fiction TV. Avec Jacques Malaterre, nous avons eu la chance de travailler pour France 2 afin de raconter 5 ans de la vie du vrai Molière à travers une réelle rigueur historique. Molière n’était pas ce personnage souffreteux, pauvre qui jouait sur les places de villages, et que l’Histoire nous a transmis à partir de sa première biographie qui était fausse. Molière était riche, en bonne santé, proche du roi et libertin. Le film démarre le jour de la première représentation de «Tartuffe» devant Louis XIV. Dès le lendemain, la pièce est interdite par le roi, sur pression de l’Église catholique. Molière va devoir se battre pour jouer sa pièce en public. Nous suivons toute sa stratégie qui le conduit à changer le titre, rajouter deux actes, etc.

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Faire de la fiction en costumes, c’est coûteux ?

Emmanuel PRIOU

Oui et notre budget était relativement serré, autour de 2 M€. Nous avons tourné en 20 jours en décor naturel, ce qui est un exploit. Il y a eu 3 semaines de répétition en amont, ce qui ne se fait quasiment jamais en fiction télé ou au cinéma. Cette initiative a créé un esprit de troupe, comme celle de Molière. Elle a permis d’explorer différentes pistes d’expression des comédiens. Des chercheurs de la Sorbonne sont même venus leur expliquer la façon de déclamer et de se tenir.

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Bonne Pioche souhaite-t-elle creuser le sillon des fictions historiques ?

Emmanuel PRIOU

Oui, nous aimerions produire idéalement pour France Télévisions d’autres projets dans la lignée de Molière, avec des grands personnages historiques. Nous avons développé un projet de mini-série de 4 épisodes qui s’appelle «Un amour condamné». Il s’agit de l’histoire d’amour impossible et violente entre Verlaine et Rimbaud, deux icones de la littérature.

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Et en matière de documentaires ?

Emmanuel PRIOU

Nous produisons une quarantaine de documentaires par an. Nous venons d’en finir un pour France 3 sur les forêts de France. Destiné au Prime Time, ce film a été tourné pendant 1 an, dans 4 forêts autour de 4 personnages. Toujours pour la chaîne, nous avons fini «La bataille de l’acier» réalisé par Éric Guéret sur l’histoire d’Ascoval. Nous continuons de tourner puisque nous devrions sortir une version au cinéma. Avec Éric Guéret, nous produisons aussi pour France 3, «La vie est dans le pré» (titre provisoire) sur le combat d’un agriculteur de Charente qui s’est battu il y a plus de 10 ans contre Monsanto et qui a été le premier à gagner un procès contre eux. Il a décidé de passer sa grande exploitation agricole de 270 hectares en bio pour montrer que c’est possible. D’autre part, nous terminons pour CANAL+ un Prime sur l’histoire d’un lion à travers un conte tragique animalier. Le film a été tourné pendant plus de 6 ans en Afrique.

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Faites-vous aussi des séries documentaires ?

Emmanuel PRIOU

Oui, nous en préparons pour RMC Découverte sur nos 5 sens et leur évolution en fonction des progrès technologiques et scientifiques. Pour Planète+, nous développons «La science face au terrorisme» qui nous explique comment diverses branches scientifiques travaillent de concert pour lutter contre le terrorisme. Nous faisons aussi des films pour ARTE autour du rewilding (l’ensauvagement). On observe comment petit à petit, les végétaux, les animaux et le cycle naturel reprennent leur place – sans intervention humaine – et restituent à la nature une dimension sauvage.

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«J’irai dormir chez vous» revient-il cet été sur France 5 ?

Emmanuel PRIOU

Oui, il y aura des surprises avec un inédit et des émissions spéciales. De plus, nous allons coproduire avec Rouge International (la société de production de Julie Gayet), un long métrage de fiction autour d’Antoine de Maximy et de son personnage. Si tout va bien, nous le tournons dans les mois à venir.

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Thierry LACHKAR

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