Entretien avec … Cécile Chave, Directrice d’Etudes BU Média – «La télé-réalité est-elle morte?»

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    A l’occasion d’une conférence organisée jeudi dernier dévoilant les résultats de l’étude «La télé-réalité est-elle morte?», média+ s’est entretenu avec Cécile Chave, Directrice d’Etudes BU Média qui a mené cette étude auprès de 966 individus de 15 ans et plus, du 10 au 21 février 2009.

    média+ : Que pensent concrètement les téléspectateurs de la télé-réalité française ?

    Cécile Chave : En faisant réagir les téléspectateurs français autour de la télé-réalité, nous avons décomposé leur profil en trois catégories : les inconditionnels qui sont généralement représentés par les familles nombreuses, les femmes aux foyers et les adolescents; les réfractaires parmi lesquels figurent les cadres supérieurs et les personnes âgées; et enfin les individus plus nuancées. 30% du public attestent ne pas aimer la télé-réalité, 9% pensent que c’est truqué et 25% trouvent qu’il est intéressant d’observer une tranche de vie filmée à la télévision. Il y a symboliquement 2/3 des téléspectateurs qui considèrent qu’il y a trop de télé-réalité mais le tiers restant estime qu’il y en a suffisamment.

    média+ : Quelles sont les émissions de télé-réalité qui ont marqué le public et inversement celles qui ont été oubliées ?

    Cécile Chave : 58,8% des téléspectateurs déclarent avoir déjà vu «Koh Lanta», suivi de «D&Co» (50,5%) et «Star Academy» (26,1%). A contrario, quand nous évoquons des programmes comme «Gloire et Fortune, la grande imposture», «Je suis une célébrité, sortez-moi de là !» ou «Les colocataires», quasiment plus personne ne connait leurs noms !

    média+ : Quelles sont les concepts de télé-réalité ayant encore un fort potentiel ?

    Cécile Chave : Selon notre étude, 30,6% des personnes interrogées déclarent que «D&Co» est l’émission détenant le plus fort potentiel de développement, suivie de «Koh Lanta» (29,6%), «Pékin Express» (18,7%) et «Nouvelle Star» (15,7%). L’intérêt que les téléspectateurs attribuent à ces émissions s’explique par le fait qu’en période de crise économique, les individus veulent davantage se laisser rêver au travers d’émissions de décoration, de dépaysement et d’aventure.

    média+ : Selon votre étude, que nous révèle «Star Academy» ?

    Cécile Chave : Après avoir décomposé le concept de la «Star Academy» selon différents critères, notre simulateur Logycs-Média a permis de hiérarchiser les éléments de satisfaction de l’émission afin de déterminer les axes d’actions prioritaires qui permettraient d’augmenter le nombre de téléspectateurs tout en réduisant les réfractaires. Sur une échelle de satisfaction entre -100 et 100, les trois éléments les plus négatifs de la «Star Academy» demeurent «L’évocation de la vie privée des candidats» (-71%), «Les disputes entre les candidats» (-61) et «Le fait que les candidats soient déjà professionnels» (-60). En revanche, «les chorégraphies de Kamel Ouali» (+17%) et «Les duos avec les stars» (+16) détiennent les meilleurs scores.