Entretien avec Thierry LACHKAR, Président de Shine France

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Après avoir acquis les droits du format hollandais «The Voice» pour TF1, quelles ont été vos libertés d’adaptation ?
Thierry LACHKAR
Dans «The Voice», nous avons essayé de conserver la promesse de l’émission où seules les voix font la différence. En accord avec TF1, nous avons cherché à conserver l’ampleur du programme tel qu’il a été produit sur NBC aux États-Unis. En parallèle, nous avons recherché à adapter le programme à la fois au public français et au public de TF1. Nous avons souhaité véhiculer les notions de «transmission de savoir-faire» et de «partage d’expérience». Dans «The Voice», nous parlons de «talents» et non de «candidats», nous avons des «coachs» et non un «jury». Ce n’est pas du  marketing, ce sont les valeurs du programme.

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Depuis 2009, Shine France s’est imposé avec des marques télévisuelles très fortes. Comment avez-vous réussi à percer aussi vite dans le PAF ?
Thierry LACHKAR
Au sein de notre jeune société à l’ambiance de start-up, nous avons essayé – très tôt – de fédérer des talents expérimentés en ayant à la fois de très bons fabricants, exécutants, producteurs artistiques et directeurs de production. Aujourd’hui, nous sommes ravis d’avoir lancé un certain nombre de programmes qui ont réussi à rencontrer leur public. Mais c’est un combat de tous les jours.

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Votre stratégie de développement est-elle d’acquérir un maximum de formats étrangers ?
Thierry LACHKAR
Nous essayons de proposer des programmes forts avec des promesses claires. Notre ambition est d’être avant tout des producteurs qui racontent des histoires. Nous dépensons au mieux l’argent des chaînes afin de leur donner des résultats d’audience. En termes de développement, la France adapte assez fréquemment des formats et des blockbusters venant de pays anglo-saxons et nordiques. Aujourd’hui, nous disposons de formats emblématiques comme «Masterchef», «Baby Boom», «The Voice»… Mais nous créons également des formats originaux comme le Talent-Show «Ma Famille Déchire» pour Gulli (à partir du 27 janvier 2012 en Prime, ndlr), ou encore «Direct Star sur Seine», un programme musical.

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Quelles sont vos dernières acquisitions en matière de formats ?
Thierry LACHKAR
Nous avons quelques formats qui sont développés au sein de Shine et de Talpa, la société de John de Mol avec qui nous collaborons. Le format «The Winner Is» sera ainsi à l’antenne prochainement aux Pays-Bas et en Allemagne. Nous avons hâte de connaître le retour du public sur cette émission.

 

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Sur quels programmes travaillez-vous actuellement ?
Thierry LACHKAR
Le concours culinaire «Masterchef» saison 3 est en préparation pour TF1 et nous devrions également produire des spéciales juniors de «Masterchef». Par ailleurs, nous poursuivons la production d’«On ne choisit pas ses voisins» sur M6 et nous préparons la saison 2 de «Baby Boom» sur TF1. Sur ce dernier programme, qui été un vrai succès en termes de production, de valeur d’émission et d’image pour la chaîne, nous avons réussi à innover en utilisant un mode de captation jamais utilisé en télévision. En effet, nous avons marié les codes de la fiction américaine à ceux du documentaire. C’est une vraie source de fierté pour les équipes de Shine France. Ce mode de captation dans «Baby Boom» pourrait d’ailleurs être décliné dans une dizaine d’univers. La fiction fait partie des projets de développement auxquels nous réfléchissons.