Entretien avec … Yvan Guyot, responsable éditorial de Canal+ Cinéma

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    Canal+ Cinéma faisait sa rentrée cette semaine. L’occasion pour Yvan Guyot, responsable éditorial, d’affirmer l’identité propre de cette chaîne.

    média + : Quel bilan tirez-vous de l’année 2007 ?

    Yvan Guyot : Bilan plutôt positif parce qu’on a vraiment différencié Canal + cinéma et Canal+ premium : c’est l’important. Nous avons montré que nous étions une chaîne 100% cinéma avec une regard très «éditorialisé» sur le cinéma : nous faisons des choix, nous avons des vraies valeurs de chaîne avec une conviction sur un certain type de cinéma. Je suis persuadé qu’un film, c’est d’abord un réalisateur. Aujourd’hui l’émission la «Séance» est le nouveau refuge de la cinéphilie. Ce qui explique que l’on a deux séances hebdomadaires: l’une «Signature» consacrée aux grands réalisateurs de cinéma et l’autre, «Nouveau genre», qui découvre de nouvelles cinéphilies à travers le nouveau genre.

    média + : En quoi vous démarquez-vous de Canal + premium ?

    Yvan Guyot : Justement pour ces choix. On insiste beaucoup sur la notion de choix et la notion de découverte. Cela signifie qu’il y a des films que vous ne verrez que sur Canal+ Cinéma, que nous sommes allés chercher partout dans le monde, qui ne sont pas distribués en salle ni sortis en vidéo. C’est quelques chose qui était déjà émergent en 2007 : nous achetons plus de films de ce type. Nous avons aujourd’hui 120 films qui sont diffusés uniquement sur notre chaîne.

    média + : Quelles sont vos nouveautés pour le courant de l’année ?

    Yvan Guyot : Il y a quelque chose qui m’intéresserait, c’est de développer le principe de carte blanche, c’est-à-dire cette notion de conviction par rapport au cinéma. Beaucoup de personnalités du cinéma l’ont aussi. L’an dernier, nos avons fait une carte blanche «Albert Dupontel» à l’occasion de la sortie de «L’ennemi intime». Il est venu nous présenter des films qu’il aimait, que l’on a achetés exprès, et il nous a offert un très beau documentaire qu’il a lui-même réalisé sur Terry Gilliam, une autre grande signature du cinéma aujourd’hui. J’aimerais refaire ce concept cette année et nous allons demander à Ludivine Sagnier de s’emparer de la grille et de choisir ses films.

    média + : On assiste à l’émergence de la Vidéo à la Demande (VOD), votre chaîne s’inscrit-elle dans cette mouvance ?

    Yvan Guyot : Oui justement. L’offre est de plus en plus abondante, de plus en plus diversifiée. On peut voir des films partout. Aujourd’hui, l’important, c’est le discours qui va avec. C’est la conviction qu’on a, de voir tel ou tel film ; c’est pour cela que «Le cercle littéraire» est une émission très importante car les gens débattent autour d’un film. Cela donne envie d’aller le voir pour se forger son opinion. Cela incite à la curiosité et c’est en cela que réside l’éditorial : il faut amener les gens à choisir. Quentin Tarentino était vendeur dans un vidéo club avant de devenir ce grand cinéaste. Son boulot était de conseiller un client qui entrait dans le magasin. C’est un peu notre travail aujourd’hui.