Facebook a récolté plus de 28 milliards de dollars de revenus, essentiellement publicitaires, au dernier trimestre 2020, et dégagé 11,2 milliards de bénéfice net, en hausse de 53% sur un an, grâce à l’explosion des pratiques numériques, notamment le commerce en ligne, pendant la pandémie. Le géant des réseaux sociaux a encore vu sa base d’utilisateurs progresser pendant la saison des fêtes. Au 31 décembre, 3,3 milliards de personnes fréquentaient, au moins une fois par mois, l’une de ses quatre plateformes et messageries (Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp), d’après un communiqué publié mercredi. Mais la plateforme prévoit des «vents contraires» cette année à cause de potentielles évolutions dans la régulation des données, notamment en Europe, et du renforcement de la transparence dans la collecte des informations personnelles sur les appareils de la marque Apple. «Même si le calendrier des changements induits par iOS 14 (le système d’exploitation des smartphones et tablettes d’Apple) reste incertain, nous nous attendons à voir un impact dès la fin du 1T», précise l’entreprise. Son titre faisait des va-et-vient entre le rouge et le vert lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse. Le groupe californien sort néanmoins parmi les grands vainqueurs d’une année marquée par la récession pour de nombreuses industries. Facebook estime avoir bénéficié de la transition vers le commerce en ligne, et de sa moindre dépendance aux annonceurs très affectés par la crise sanitaire, comme les voyagistes – contrairement à Google, le leader de la pub en ligne. «Ces résultats solides ne sont pas surprenants», a noté Debra Aho Williamson, analyste chez eMarketer. «La société était bien placée pour bénéficier de l’adoption du e-commerce». Avec les mesures de confinement, les consommateurs se sont massivement reportés sur les magasins en ligne pour leurs dépenses de fin d’année. «Nous continuons aussi de croire qu’Instagram joue un rôle surdimensionné dans le succès de Facebook en général», a ajouté l’experte. «L’année dernière, Instagram a représenté environ 36% des revenus publicitaires du groupe dans le monde, et près de la moitié (49%) des recettes américaines». Facebook vient de traverser une année mouvementée, semée d’embûches. Au printemps, au début de la pandémie, de nombreux annonceurs ont retiré leurs campagnes pour revoir leur message ou faire des économies. A l’été, des centaines de marques ont boycotté le réseau pour exiger une meilleure modération des contenus dits «haineux», dans la foulée des manifestations contre le racisme systémique aux Etats-Unis. A l’automne, l’élection présidentielle américaine a cristallisé les tensions entre la plateforme et les élus, qui lui reprochent sa toute puissance en matière de liberté d’expression. Autant de remous qui ne se sont pas traduits par des pertes financières. Le groupe a réalisé près de 86 milliards de dollars de c.a. sur l’année, et dégagé plus de 29 milliards de profits, en hausse de 58%. D’après eMarketer, la famille de plateformes devrait atteindre les 96,6 milliards de revenus pub nets en 2021, soit 24,4% du marché mondial. Mais comme ses voisins de la côte Ouest, Facebook peut s’attendre à une année 2021 compliquée politiquement. Le nouveau président, Joe Biden, ne porte pas le réseau dans son coeur. Et en décembre, plusieurs autorités américaines ont accusé la société d’abuser de sa position dominante et de ses coffres bien remplis pour évincer la concurrence. Elles ont même demandé à la justice de forcer Facebook à se séparer d’Instagram et de la messagerie WhatsApp, qui ont contribué à transformer le groupe en empire incontournable des réseaux.
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