Financement France Télévisions: Carolis met en garde contre la réduction des taxes

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    Le président de France Télévisions Patrick de Carolis a averti le gouvernement «des risques» que certains amendements au projet de loi réformant l’audiovisuel public «faisaient courir au groupe», a-t-il dit vendredi aux représentants syndicaux du groupe. Patrick de Carolis a reçu dans la matinée les coordonnateurs syndicaux de France Télévisions pour faire le point avant le début, mardi, du débat parlementaire. Selon sa communication, il a appelé «à la prudence et au recul nécessaires dans l’appréciation des amendements adoptés par la commission spéciale de l’Assemblée nationale, beaucoup de chemin restant encore à parcourir d’ici à fin décembre». Mercredi, les députés UMP ont remplacé en commission la taxe de 3% sur les chaînes privées voulue par le gouvernement pour compenser l’arrêt de la publicité en soirée sur France Télévisions par une taxe modulable pouvant varier entre 1,5% entre 3%. De la même manière, les députés ont modulé celle de 0,9% sur le chiffre d’affaires des opérateurs télécoms, prévue dans le même cadre par le gouvernement. Le patron de France Télévisions a assuré aux syndicalistes avoir «lui-même averti ses interlocuteurs institutionnels des risques que certains de ces amendements faisaient courir au groupe, notamment la réduction des taxes» même si les recettes publiques du groupe bénéficiaient «d’une garantie de la tutelle». Le ministère de la Culture et de la Communication avait assuré mercredi juste après le vote de l’amendement que la somme de 450 millions d’euros qui doit être versée à France Télévisions pour compenser la perte de ses recettes publicitaires était «garantie» car «inscrite dans la loi de finance de 2009». M. Patrick de Carolis «a fait savoir à l’actionnaire que l’amendement limitant la taxation des chaînes commerciales contribuerait à accroître le décalage financier entre le public et le privé». Concernant les 900 collaborateurs potentiellement concernés par des départs volontaires à la retraite, Patrick de Carolis a indiqué que «si un tel dispositif devait être mis en oeuvre à partir de 2009, il ferait l’objet d’une présentation préalable aux instances représentatives du personnel». Pour Jean-François Téaldi, l’un des porte-parole de l’intersyndicale de l’audiovisuel public, «Patrick de Carolis a également jugé que 2008 avait été une année terrible et qu’il y aurait plus de 150 millions d’euros de manque à gagner sur les rentrées publicitaires». Il y a quelques mois, le déficit du budget avait été évalué à une centaine de millions d’euros. Lors de son entretien avec les syndicats, Patrick de Carolis a également réaffirmé que les rédactions nationales de France 2 et France 3 seraient maintenues, a ajouté M. Jean-François Téaldi.