Foot: à trois mois du Mondial féminin, aucune chaîne télé n’a acquis les droits de diffusion en France

282

La Fifa n’a «pas l’intention de brader cette compétition phare» mais, à 3 mois du Mondial féminin de football, aucune chaîne télé n’a acquis les droits de diffusion en France, comme dans d’autres pays européens, faute d’accord financier concluant. En cause: le décalage horaire avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, une compétition estivale tardive (20 juillet-20 août) et des raisons financières. «L’appel d’offres pour les droits de retransmission de la Coupe du monde féminine 2023 sur plusieurs marchés européens n’a pour l’instant pas abouti, faute d’offres qui reconnaissent le plus grand tournoi de football féminin au monde à sa juste valeur», a expliqué la Fifa. Dès lors, les négociations continuent «avec plusieurs diffuseurs potentiels», poursuit l’organe de gouvernance mondiale du ballon rond. C’est le cas en France mais également au Royaume-Uni, en Allemagne, Espagne, ou au Japon, contrairement aux Etats-Unis, au Canada, au Pays-Bas ou au Brésil, autant de pays où un accord a été trouvé avec des diffuseurs. L’enjeu est d’autant plus important pour la Fifa que les revenus générés par les droits médias du Mondial sont réinvestis dans le développement du football féminin. Pas forcément en France ou en Europe, mais plutôt en Asie ou en Afrique, selon une source proche du dossier. Ainsi, la Fifa «n’a pas l’intention de brader cette compétition phare», a souligné l’instance qui signent les contrats directement avec les diffuseurs, sans passer par une agence intermédiaire. Gianni Infantino a d’ailleurs montré son mécontentement lors du tirage au sort en octobre dernier à Auckland: «Les diffuseurs nous offrent cent fois moins que ce qu’ils nous donnent pour la Coupe du monde masculine». Le patron de la Fifa avait jugé ces offres «inacceptables», sachant que les chaînes de télé «nous poussent à faire plus pour l’égalité». En Europe, ce manque d’intérêt tient avant tout à la zone géographique de la compétition, organisée pour la 1ère fois en Océanie, et donc au décalage horaire, qui refroidit les chaines. Aussi, la compétition est plus tardive que d’habitude et tombe dans une période creuse en termes de revenus publicitaires. Par exemple, les matches du 1er tour seront disputés par les Bleues (23 juillet contre la Jamaïque, 29 juillet face au Brésil, 2 août contre le Panama) à midi, heure française. Les demi-finales, la finale et le match pour la 3ème place auront lieu à 10h00 et midi. «C’est un sport pour tout le monde, nous ne pouvons pas jouer seulement en Europe même si c’est plus confortable, il faut développer le football féminin partout. L’Océanie, c’est magique pour la Chine et le Japon par exemple», insiste une source proche de l’instance. Après un appel d’offres non-concluant en France en juillet, aucun accord n’a été trouvé depuis. C’est le cas aussi pour le championnat de D1 et les matches de la sélection féminine couvrant la période 2023-2027, mais une décision sera rendue après le 4 mai, date de la fin des candidatures, selon la Fédération française. C’est également autour de cette date que le sort du Mondial-2023 pourrait être tranché, selon Jean-Michel Aulas, membre du comité exécutif de la FFF. Selon plusieurs sources, le diffuseur actuel de la D1, Canal+, pourrait se positionner et investir pour la diffusion de la Coupe du monde et du championnat. Lors du dernier Mondial, en 2019 en France, les droits ont été acquis pour un montant inconnu par TF1, qui a ensuite vendu les droits pour une diffusion payante à Canal+, selon plusieurs médias. «On a besoin de vous», a lancé le nouveau sélectionneur des Bleues Hervé Renard à plusieurs reprises aux médias, lors de son 1er rassemblement au mois d’avril. En l’absence de diffuseur, son annonce de la liste pour le Mondial, début juin, pourrait ne pas se faire dans les locaux d’une chaîne, mais chez un des sponsors.