France 2 : «Des Paroles et des actes» va s’arrêter

L’émission politique phare de France 2 «Des paroles et des actes» va s’arrêter, selon France Télévisions, qui réfléchit à un nouveau rendez-vous politique à un an de la présidentielle, toujours animé par David Pujadas mais moins «daté». Lancée en juin 2011, cette émission de plus de 2 heures diffusée un jeudi par mois est le seul rendez-vous politique programmé en Prime Time sur une grande chaîne de télévision. «J’arrêterai «Des paroles et des actes»» («DPDA»), a annoncé lundi sur Europe 1 Michel Field, le directeur de l’information de France TV, qui est «en train de réfléchir avec David (Pujadas) à un nouveau rendez-vous politique l’année prochaine». ««Des paroles et des actes», c’est une émission qui commence à dater», «une émission qui, à mon avis, a donné tout son jus», a-t-il justifié. C’est le 1er changement éditorial annoncé par le nouveau patron de l’information du groupe, depuis sa nomination surprise en décembre. Version modernisée de l’émission politique phare des années 80 «L’Heure de Vérité», «Des paroles et des Actes» propose à un homme ou une femme politique de débattre sur des thèmes d’actualité avec des journalistes et des personnalités, souvent des rivaux politiques.  Succédant à l’émission d’Arlette Chabot «A vous de juger», «DPDA» avait permis à France 2 de se hisser en tête des audiences lors de la campagne présidentielle de 2012. L’émission avait notamment enregistré un record de 25% de pda (plus de 6 millions de téléspectateurs) avec son numéro d’avril où étaient reçus successivement les candidats François Hollande et Nicolas Sarkozy. Depuis ce pic d’audience, les scores étaient fluctuants mais dépassaient régulièrement les 2 millions de téléspectateurs. La dernière édition en février avec Nicolas Sarkozy a réuni 12,8% des téléspectateurs (2,73 millions, selon Médiamétrie). L’émission a eu aussi son lot de polémiques. En octobre, à quelques semaines des régionales, la présidente du FN Marine Le Pen a annulé sa venue, entraînant la déprogrammation de l’émission, après des changements dans la liste de ses contradicteurs. Mme Le Pen, qui avait été la 1ère invitée de l’émission en 2011, avait alors dénoncé une «mascarade» et qualifié le programme de «véritable pantalonnade». Lors de son passage en février, Nicolas Sarkozy avait déploré publiquement les «consignes» données, selon lui, pour qu’aucun ministre ne vienne débattre face à lui. David Pujadas lui avait alors rappelé qu’il avait refusé d’avoir le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis comme contradicteur. Sans dévoiler le concept du futur rendez-vous politique de France 2, Michel Field a indiqué qu’il bénéficierait d’«une animation multiple» et qu’il n’était «pas exclu» que la journaliste Léa Salamé y participe. «Ça dépend beaucoup d’elle. Je (ne) lui ai rien proposé, on discute avec David (Pujadas)», a indiqué Michel Field, assurant que le présentateur star du JT de France 2 resterait aux manettes de la nouvelle émission.

Le directeur de l’info a aussi promis «des surprises» pour la rentrée, avec notamment un nouveau rendez-vous politique, en sus de l’émission qui remplacera «DPDA». Chargé de donner un nouveau souffle à l’information sur France Télévisions, Michel Field, 61 ans, va ainsi pouvoir imprimer sa marque, dans un contexte politique dense avec l’approche des primaires à droite, des législatives et surtout de l’élection présidentielle. Peu après sa nomination en décembre, il avait indiqué qu’il y avait «vraiment beaucoup de questions à se poser sur la fabrication de l’information, sur les soirées électorales, sur les débats, sur les émissions…» et que le traitement du Front National, notamment, allait «faire l’objet d’une réflexion collective approfondie».