Entretien avec François Desnoyers, Directeur Général Délégué aux Antennes de Radio France qui nous présente le bilan, les ambitions et les nouveautés du groupe.
MEDIA +
Radio France a dégagé un résultat net de 5,7 millions d’euros en 2009. Comment analysez-vous ces bons résultats ?
FRANÇOIS DESNOYERS
Ces résultats traduisent une gestion minutieuse des charges dans un contexte économique général difficile. La majeure partie des ressources économiques de Radio France dépend d’un financement public voté par le parlement. A partir du moment où nous avons la responsabilité de gérer des budgets publics, il est important que la gestion de l’entreprise soit exemplaire.
MEDIA +
Le développement de la catch-up radio est plutôt profitable à Radio France…
FRANÇOIS DESNOYERS
La radio de rattrapage correspond à la 2ème vie de la radio. La qualité des émissions et la nature de ce que nous apportons font que France Inter (près de 5 millions de podcasts téléchargés en mars) et France Culture (2,5 millions de téléchargements) occupent des places de référence sur le marché de la catch-up radio. Plus une émission aura un contenu dense, plus elle aura des chances d’être téléchargée. Pour info, l’émission la plus podcastée est celle de Patrice Gélinet, «2000 ans d’histoire» sur France Inter (1,7 million de téléchargements en mars 2010).
MEDIA +
Des émissions filmées dans leur intégralité et visionnables en direct, est-ce possible ?
FRANÇOIS DESNOYERS
Une réflexion est en cours dans ce domaine. Il est important que ces captations ne soient ni généralisées ni systématiques. La radio doit en effet continuer à susciter l’imaginaire chez l’auditeur.
MEDIA +
Stéphane Guillon pose-t-il des problèmes à Radio France ?
FRANÇOIS DESNOYERS
Nous avons choisi de ne pas commenter ce point. C’est une question qui regarde Philippe Val, le Directeur de France Inter.
MEDIA +
France Musique connaît une forte baisse – près de 25% – en un an. Comment expliquez-vous ce désintérêt des auditeurs envers la musique dite «classique»?
FRANÇOIS DESNOYERS
Il n’y a pas de désintérêt, mais une vraie difficulté dans le réglage de l’antenne qui réalise une mission de service public autour de la pédagogie musicale. France Musique diffuse 1.000 concerts par an, c’est un niveau d’exigence important.
MEDIA +
Radio France milite pour la Radio Numérique Terrestre (RNT). Dans quelle proportion entreprend-elle son développement ?
FRANÇOIS DESNOYERS
Le jour où la RNT arrivera en France, nous serons un opérateur majeur et le dispositif numérique nous apportera une meilleure diffusion. Pénurie des fréquences FM oblige, France Info n’est diffusée que sur 70% du territoire, les stations France Bleu n’atteignent que 72% de la population, le Mouv’ et Fip n’ont quant à elles pas encore la taille suffisante pour une diffusion nationale.
MEDIA +
Quelles sont vos ambitions pour les radios du groupe ?
FRANÇOIS DESNOYERS
Nos ambitions sont les suivantes : consolider la réforme et l’évolution d’antenne de France Info, développer le réseau France Bleu et pratiquer une réforme éditoriale du Mouv’ avec davantage de contenus. Il faut aussi développer les outils multimédias (refonte de nos sites Internet, développement la catch-up radio et des applications mobiles), sans oublier un travail de présence sur les réseaux sociaux.
MEDIA +
2010 sera-t-elle l’année des mercatos sur les antennes du groupe ?
FRANÇOIS DESNOYERS
Nous sommes relativement à l’écart de ces mouvements qui s’accompagnent logiquement de mouvements financiers. Nos auditeurs sont attachés à la nature de nos antennes et il y a une grande stabilité qui nous met à l’écart de l’hystérie du mercato.