François SAUVAGNARGUES (FIPA) : «Notre vocation est d’éclairer les professionnels de l’audiovisuel»

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François SAUVAGNARGUES, Délégué général du FIPA

Créé en 1987, le Festival International de Programmes Audiovisuels (FIPA) se tient cette année à Biarritz, du 19 au 24 janvier. Pour connaître les points clés de ce rendez-vous destiné aux professionnels et aux passionnés d’images, média+ s’est entretenu avec François SAUVAGNARGUES, Délégué général du FIPA.

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Dans un paysage audiovisuel en profonde mutation, quelle est la vocation du FIPA?

François SAUVAGNARGUES

Notre vocation est d’éclairer les professionnels, de faire un point d’étape sur la situation actuelle mais aussi de prendre date sur les futurs enjeux du secteur audiovisuel. La nécessité d’un festival est de montrer à la fois des programmes dans les meilleures conditions tout en proposant un éclairage sur notre milieu. Concernant l’audiovisuel français, nous préparons un débat sur «les grandes manœuvres dans l’audiovisuel», organisé par la Scam et la SACD en présence de personnalités venues parler de la situation de la production, de la convergence, et de la tendance générale de concentration des médias. De façon plus générale, un certain nombre de keynotes sont prévues autour de la renaissance de la télévision à l’ère digitale. La révolution numérique rebat les cartes de la concurrence avec des plateformes OTT qui bousculent les diffuseurs traditionnels. Nous aurons aussi un débat sur les «Reporters 2.0» qui utilisent des outils connectés qui transforment leur travail: dispositifs à 360°, reportages vidéo sur des sites de presse, réalité virtuelle pour transcrire la réalité du monde,… Dans le cadre du «Smart FIPA», nous montrerons comment nous sommes passés de l’audio et du visuel, à des narrations sensorielles qui utilisent les 5 sens. Cela influe sur l’écriture interactive et la réalité virtuelle.

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Que peut-on retenir de la sélection ? De la programmation ?

François SAUVAGNARGUES

Chaque année, plus de 1.300 films issus de 70 pays s’inscrivent pour participer  au FIPA. Pour cette 29ème édition, 140 films internationaux issus de 30 pays seront présentés. Parmi eux, 110 sont en compétition. Une dizaine de films sont répertoriés dans chaque genre : fiction, série, documentaire, reportage, musique et transmédia. En matière de tendances, nous observons de nombreuses fictions inspirées de faits réels. Nous voyons aussi apparaître des fictions courtes anglaises ou hongroises extrêmement percutantes et ramassées. Parmi les séries sélectionnées, les pays européens sont à la pointe. Quant aux documentaires, la France assoit sa présence aussi bien avec des films d’archives que des sujets construits autour de faits de société. Cette année, le FIPA réalise un focus sur l’Espagne.

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Les enjeux de l’audiovisuel sont-ils aujourd’hui d’ordre structurel et technologique ?

François SAUVAGNARGUES

Absolument ! En cette période de révolution digitale, l’audiovisuel connaît quelques soubresauts et se réinvente : personnalisation, démultiplication des  supports, créativité des contenus, accroissement de l’offre, mobilité…

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Que nous pépare le FIPA Industry, la plateforme dédiée à l’ensemble des professionnels engagés dans la création d’œuvres audiovisuelles ?

François SAUVAGNARGUES

Le FIPA Industry est articulé autour de quatre piliers. Tout d’abord, une vingtaine de projets (fictions et documentaires) seront pitchés face un panel de décideurs. Ensuite, une série de débats sur le secteur sera organisée. Nous enchaînons avec la présentation des lignes éditoriales des diffuseurs internationaux. Enfin, il y a toute une série de passerelles qui seront créées à travers le «Smart Meet up» qui organise des rencontres en petit comité pour évoquer des thèmes plus précis comme l’Ultra HD, le transmédia dans les régions ou encore l’identité musicale dans les séries.