Le groupe publicitaire Havas, qui réclamait le remboursement d’indemnités versées à Alain de Pouzilhac, son ancien P.-D.G. et actuel président de l’Audiovisuel extérieur de la France, a été débouté par des magistrats parisiens, a-t-on appris vendredi de source judiciaire, confirmant une information des «Echos». Le 21 juin 2005, le nouveau conseil d’administration de Havas -fort de quatre administrateurs de Vincent Bolloré, devenu premier actionnaire quelques mois plus tôt- avait brutalement révoqué son P.-D.G. Le conseil avait alors accepté de verser une indemnité de 3 millions d’euros à Alain de Pouzilhac, pour rupture de contrat, ainsi que 3,4 millions d’euros, versés trimestriellement, en contrepartie desquels il s’engageait à ne pas démarcher les clients ou les collaborateurs du groupe. Mais, un an plus tard, alors qu’Havas avait déjà versé l’indemnité de 3 millions d’euros, plus 1,1 million d’euros au titre de la clause de non-concurrence, l’assemblée générale des actionnaires avait dénoncé l’accord conclu en juin 2005. La direction d’Havas a alors assigné M. de Pouzilhac en justice, afin de se faire rembourser les sommes déjà versées. Dans une décision rendu mardi, le TGI de Paris a débouté Havas, la condamnant à payer les 2,3 millions d’euros qu’elle devait encore à son ancien P;-D.G. Le tribunal a jugé que l’accord conclu était «conforme aux pratiques de l’industrie publicitaire» et que Havas avait eu «un intérêt évident» à signer une clause de non-concurrence avec Alain de Pouzilhac, «aussi expérimenté qu’introduit dans le secteur de la publicité» et qui, sans cet accord, «n’était tenu par aucune obligation (…) de restreindre sa liberté de travailler pour un groupe concurrent». Estimant qu’Havas n’a pas respecté d’autres engagements signés en juin 2005, Alain de Pouzilhac réclame par ailleurs 567 000 euros de dommages et intérêts. Le tribunal statuera sur cette question dans une prochaine décision.