IA au travail: les Français sont à la fois moins optimistes sur les bénéfices et moins inquiets des conséquences négatives

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Les salariés français sont à la fois moins optimistes que les autres sur les bénéfices de l’intelligence artificielle (IA) au travail et moins inquiets de ses conséquences négatives sur l’emploi, selon une étude publiée jeudi par le cabinet PwC.Interrogés sur les effets positifs à court terme (5 ans) de l’IA dans un contexte professionnel, seuls 19% des quelque 2.000 répondants français jugent qu’elle va améliorer leur productivité.  Ce pourcentage grimpe à 31% quand la question est posée à l’ensemble de l’échantillon mondial sondé par PwC (près de 54.000 actifs). 17% des salariés français s’attendent à ce que l’IA leur apprenne de nouvelles compétences (contre 27% au niveau mondial), et 14% à ce qu’elle leur crée de nouvelles opportunités professionnelles (contre 21%). En dehors des employés du secteur des technologies, médias et télécommunications, nettement plus enthousiastes, les Français sont «plus mesurés sur leur perception» des «aspects positifs que peut apporter l’IA sur leur emploi», constate PwC. Mais dans le même temps, ils perçoivent moins l’IA comme une menace pour leur emploi. Seuls 9% craignent d’être remplacés par l’IA à leur poste (et même 5% dans le secteur public), contre 13% des salariés au niveau mondial. Autre signe de moindre inquiétude, 12% des répondants français s’attendent à ce que l’IA modifie la nature de leur travail de façon négative, deux points de moins que dans le reste du monde (14%). 

Fait marquant, plus d’un salarié français sur quatre (27%, contre 22% au niveau mondial) n’anticipe aucun effet de l’IA sur son travail dans les cinq prochaines années. Mi-juin, un sondage de l’institut BVA pour Pôle emploi révélait une prudence encore plus marquée des employeurs français, puisque 57% d’entre eux avouaient ne pas recourir à l’IA et ne pas compter le faire. En matière de politique climatique, autre sujet d’actualité, PwC constate que les salariés français sont plus critiques que les autres. 35% des actifs français trouvent ainsi que leur entreprise n’en fait pas assez face au changement climatique, contre 28% au niveau mondial. L’étude a été menée en ligne du 3 au 17 avril 2023 auprès de 53.912 salariés des secteurs public et privé, dont 2.142 actifs français. Elle a été réalisée dans 46 pays, principalement situés en Europe de l’Ouest et en Asie-Pacifique.