Les journalistes d’Usigrai, le principal syndicat de la radio-télévision publique italienne Rai, observaient mercredi une grève de 24 heures pour protester contre «la paralysie» qui frappe la gestion de la société. «Nous devons dire avec force «ça suffit avec la paralysie dans la gestion de la société»», indique dans un communiqué le secrétaire de l’Usigrai, Carlo Verna. «Le multimédia autour de nous est en train de courir tandis que notre société est dramatiquement immobile. Nous avons un Conseil d’administration divisé en deux, un bilan dans le rouge pour plus de 80 millions d’euros, la rénovation technologique ne décolle pas, nos machines sont désormais vieilles et pas fiables», ajoute le syndicat. Un second syndicat, «Journalistes pour la profession», a refusé de se joindre à la grève, jugeant ses motivations «politiques». Le fonctionnement du Conseil d’administration de la Rai est paralysé depuis plusieurs semaines. Composé de cinq membres proches du centre-droit et de quatre proches du centre-gauche, le conseil s’est divisé il y a un mois sur le remplacement du directeur de la deuxième chaîne publique (Rai Due) Antonio Marano, un dirigeant considéré comme proche de la Ligue du Nord (droite populiste). Depuis la situation est bloquée, chaque partie campant sur ses positions. Il y a trois semaines, le gouvernement de Romano Prodi a déposé un projet de loi visant à donner davantage d’indépendance à la Rai, traditionnellement liée aux partis politiques italiens. La Rai emploie 11 500 personnes, dont 1 500 journalistes, et réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 3 milliards d’euros, mais elle a régulièrement perdu des parts de marché ses dernières années au profit de Mediaset, le groupe de télévisions privées de Silvio Berlusconi.