ITV lance un plan stratégique pour doper sa croissance d’ici 2012

    Le premier groupe britannique de télévision privé ITV a dévoilé mercredi un plan stratégique sur cinq ans destiné à doper sa croissance, et à enrayer l’hémorragie de ses téléspectateurs observée ces dernières années. Alors qu’ITV fait face depuis plusieurs années à une baisse de l’audience de sa chaîne phare, ITV1, au profit de la concurrence des câblo-opérateurs, du bouquet satellitaire BSkyB et des chaînes numériques gratuites (Freeview), son président exécutif Michael Grade, ex-président de la BBC débauché en début d’année pour redresser le groupe privé, a fixé des objectifs ambitieux de reconquête. «D’ici 2012, je veux qu’ITV soit reconnu comme le fournisseur de divertissement gratuit préféré du Royaume-Uni, pas seulement pour la télévision mais pour toutes les plate-formes» de communication, a-t-il déclaré. Le groupe vise une croissance annuelle de son chiffre d’affaires de 3 à 5% dans les deux ou trois prochaines années, puis de 5% ou plus au-delà, et les recettes tirées des programmes qu’il produit en interne devront doubler d’ici 2012, pour atteindre 1,2 milliard de livres (1,7 milliard d’euros), tandis que les revenus de ses activités en ligne devront atteindre à 150 millions de livres en 2010. Cependant, le groupe veillera à ne pas trop dépenser: il investira 20 millions de livres supplémentaires l’an prochain dans la grille de programmes de la chaîne ITV2, mais il ne déboursera pas une livre de plus que cette année pour celle d’ITV1. C’est beaucoup moins qu’attendu par les analystes, qui tablaient sur l’annonce d’une rallonge totale de 50 à 60 millions de livres. Qui plus est, M. Grade n’a pas écarté de procéder à des réductions d’effectifs au sein d’ITV1. «Je pense qu’il y aura inévitablement des doublons» à supprimer «mais pour le moment cela n’avance à rien de lancer des chiffres», a-t-il indiqué lors d’une conférence téléphonique. M. Grade a par ailleurs annoncé qu’ITV pourrait consacrer jusqu’à 200 millions de livres à l’acquisition de sociétés de production, ce qui l’aiderait à rajeunir ses programmes et à accélérer sa croissance. De plus, en gonflant son catalogue de programmes «maison», ITV fera tomber dans son escarcelle leurs droits de distribution (DVD, vente à l’étranger…) et de rediffusion. ITV a par ailleurs annoncé que les résultats commerciaux d’ITV1 commençaient à s’améliorer: ses recettes publicitaires devraient progresser de 2% au troisième trimestre, alors qu’elles étaient sur le déclin depuis le début 2005. Les recettes publicitaires globales du groupe devraient quant à elles progresser de 5% sur le même trimestre. A la Bourse de Londres, l’action du groupe reculait néanmoins de 2,20% à 110,20 pence vers 12h00 GMT, dans un marché en baisse de 0,38%. Comme l’a rappelé la banque UBS, ces annonces avaient été largement anticipées ces dernières séance, le cours du groupe ayant grimpé de 2,02% lundi et 1,26% mardi. Par ailleurs, d’autres analystes se disaient déçus par la perspective que les fruits d’éventuelles cessions, qui pourraient inclure selon la direction la régie publicitaire Carlton Screen Advertising, des investissements immobiliers et les participations d’ITV dans les sites Internet des clubs de football d’Arsenal et Liverpool, serviraient à financer ses futures acquisitions.