Ivan SADIK, Directeur du Pôle Fiction de Troisième Oeil Productions
MEDIA +
«Accusé» saison 2 débarque dès le 27 avril sur France 2. Comment s’annonce la série ?
Ivan SADIK
La 1ère saison de «Accusé» avait réalisé en moyenne 15% de part d’audience. Elle avait été programmée le 14 janvier 2015, 5 jours après les attentats de «Charlie Hebdo», dans un contexte du coup très difficile. Le public était pourtant présent. Nous étions au tout début de la phase ascendante de la fiction française dans la case du mercredi sur France 2. Sur la saison 2, nos accusés sont Michèle Bernier, Thierry Frémont, Emile Dequenne, Grégory Fitoussi, Thierry Godard et Marilou Berry. Nous avons poussé encore un peu plus les curseurs sur les thématiques traitées. Sur un 6X52’, le budget tourne autour de 5,5 M€. Chaque épisode est tourné sur une dizaine de jours, les uns à la suite des autres. Et la 3ème saison est en convention d’écriture.
MEDIA +
L’adaptation de formats de fiction, est-ce la condition sine qua non pour accélérer sa chance d’être repéré par une chaîne ?
Ivan SADIK
Non, pas du tout. «Accusé» est le contre-exemple de toutes les adaptations faites en France. On n’a gardé que le concept de la structure dramatique de l’histoire : l’arrivée au tribunal des accusés dont on ne sait pas ce qu’ils ont fait. Ensuite, nous écrivons des trames originales.
MEDIA +
Vivons-nous un nouvel âge d’or de la fiction française ?
Ivan SADIK
Il y a une nouvelle génération de talents qui est clairement arrivée il y a 3-4 ans à tous les niveaux. C’est le cas pour les diffuseurs avec d’un côté Marie Guillaumond sur TF1 et Thierry Sorel sur France 2. Cette génération a une approche plus incarnée de ce que représentent les séries. Cela permet d’avoir des discussions avec une génération de producteurs qui a envie de tenter des choses, d’être audacieux et de pousser les curseurs. A cela, des discussions s’engagent avec les auteurs qui sont en demande de renouvellement de genres ou d’histoires. Cet ensemble additionné depuis trois ans a permis dans un 1er temps à France 2 d’atteindre des scores incroyables. C’est encourageant pour la filière. Et dans un 2ème temps, à TF1 de surprendre avec des tentatives de séries et des unitaires novateurs.
MEDIA +
Les professionnels français ont-ils été stimulés par la concurrence internationale ?
Ivan SADIK
Bien sûr. Pendant des années, la France a quand même été le seul pays à produire des unitaires ou des séries de 90’. Quand les premières séries américaines de 50’ sont arrivées sur le marché, il y a eu un effet sur le public. Il fallait impérativement que nous suivions le mouvement car le téléspectateur avait de nouvelles références de qualité, de narration et d’ambition artistique. Nous sommes aujourd’hui en contact avec des scénaristes qui nous font des propositions fortes et qui veulent bousculer les univers. En même temps, nous avons besoin de partenaires diffuseurs qui veulent aller dans ce sens.
MEDIA +
Même si les propositions éditoriales ont été modernisées, les budgets en fiction n’ont pas évolué…
Ivan SADIK
Oui, et ça ne risque pas de bouger… Je regarde de très près comment travaillent les Anglais et les Scandinaves. On voit bien que les moyens de production sont tout autres. En revanche, la qualité est toujours là.
MEDIA +
Quels sont vos projets ?
Ivan SADIK
Il y a des séries que l’on développe en interne. Nous avons des envies de travailler avec des producteurs étrangers. Nous discutons avec le producteur anglais Charles Pattinson («The Missing», «The Shameless») sur un projet de série. Nous adaptons pour TF1 le best-seller, «Le mec de la tombe d’à côté». C’est une comédie romantique de 90’ coproduite avec CZ, une société montée par Pierre-Antoine Capton et Florian Zeller. L’adaptation est assurée en ce moment par David Foenkinos. Nous adaptons aussi le roman de Guy Birenbaum, «Vous m’avez manqué», qui sera réalisé par Diastème.
LES DIRIGEANTS
P.A CAPTON
Président
Ivan SADIK
Directeur Pôle Fiction
COORDONNEES
18 rue Oberkampf
75011 Paris
DATE DE CREATION
2001
PRODUCTIONS
«Accusé» (F2); «Meurtres en Bourgogne» (F3) ; «Le mec de la tombe ….
