J.M. GOIX (C-Productions) : «’Appel à témoins’ sur M6, c’est un peu comme un cluedo pour les téléspectateurs»

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«Se mobiliser pour relancer des affaires non-élucidées et aider ces familles qui veulent savoir», telle est la promesse de «Appel à Témoins» diffusée ce lundi 31 janvier à 21h10 sur M6. Focus sur les enjeux de production de cette émission en direct, avec Jean-Marie GOIX, Producteur exécutif chez C-Productions.

Pour la 3ème édition de «Appel à Témoins» diffusée ce soir en direct sur M6, quels points d’amélioration avez-vous travaillé  ?

Police, gendarmerie et chancellerie se retrouvent – une nouvelle fois – ensemble sur un plateau de télévision pour relancer des affaires non-élucidées. M6, en collaboration avec les ministères de l’Intérieur et de la Justice, se mobilise, afin d’aider ces familles en lançant des appels à témoins en direct. Aux côtés de Julien Courbet, de Nathalie Renoux et des autorités, les familles de victimes viennent témoigner en plateau. Parmi les nouveautés, nous dépêchons des envoyés spéciaux sur les lieux où se sont déroulés les affaires. Nous permettrons aux téléspectateurs d’interagir pendant l’émission via les réseaux sociaux pour qu’ils posent leurs questions aux forces de l’ordre. Le dispositif mis en place pour recueillir les témoignages a également été renforcé. Certains téléspectateurs n’avaient pas pu joindre le standard lors des précédentes émissions. Un système de renvoi d’appel vers un répondeur avait été mis en place. On s’est rendu compte que les témoins n’avaient pas envie de laisser un message sur une boîte vocale pour ce genre d’affaires. Voilà pourquoi, nous avons quasiment doublé le nombre d’opérateurs dans la «call room» (jusqu’à 16 policiers et gendarmes) pour prendre le maximum de téléspectateurs en ligne.   

Combien d’appels recensez-vous en moyenne ?

Presque 600 appels sur la 1ère émission, et 300 sur la 2ème. En deux heures de temps, avoir autant de témoignages, et très peu de plaisantins, c’est très fort. Beaucoup de téléspectateurs nous contactent pour dire «avoir entendu quelqu’un dire quelque chose sur l’histoire». Les forces de l’ordre nous expliquent que ces témoignages sont très intéressants sur des énigmes qui ont parfois 6 à 10 années d’existence. Notre émission fait bouger les choses.

Y’a-t-il des avancées majeures sur les enquêtes traitées ?

Deux semaines après la diffusion de la 1ère émission en juin 2021, le corps de Lucas Tronche, l’enfant disparu depuis 6 ans, à Bagnols-sur-Cèze, a été retrouvé non loin du domicile de ses parents. De nouveaux éléments sont apparus dans les trois affaires de la 2ème émission diffusée en septembre 2021. En revanche, on ne pourra pas donner de nouvelles plus précises. Les pistes évoquées en direct il y a quelques mois semblent se confirmer et les juges d’instruction nous ont demandé de garder le silence parce qu’un certain nombre de procédures vont être lancées. Cette émission est un peu un cluedo pour le téléspectateur.

Comment se construit un «Appel à témoins» en direct sur M6 ?

C’est assez complexe ! Nous traitons d’affaires en cours, avec un secret de l’instruction. Tout l’enjeu est de révéler des éléments en direct sans commettre de faute de droits. Il faut une collaboration totale avec les forces de l’ordre et les procureurs. Ce sont eux qui diligentent et dirigent les enquêtes. Ils nous livrent au départ une dizaine d’affaires qu’ils aimeraient bien voir au sommaire de l’émission. Nous sélectionnons des histoires, et contactons les familles pour les rencontrer. Comme «Appel à témoins» est en direct, on ne peut trop écrire à l’avance ce qui va se passer. A chaque fois, nous traitons de 3 affaires principales. Mais cette fois-ci, nous allons faire un pas de côté en intégrant une énigme qui passionne la France entière : l’affaire Jubilar.

Avez-vous d’autres projets en cours ? Outre «Appel à témoins», je prépare avec C-Productions «Elle m’a sauvée», une fiction inspirée de deux histoires réelles, réalisée par Ionut Teianu pour M6. Elle raconte l’histoire de deux femmes, Julie et Laura, victimes de violences conjugales. Dans un autre genre, nous avons produit «Élisabeth II, les derniers secrets d’une reine»  à l’occasion du jubilé de platine de la reine d’Angleterre (diffusion le 2 février en prime sur W9).