L. MOREAU (Scam) : « Depuis, mars, nous avons distribué plus de 600.000 euros d’aides financières »

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Cette année encore, la Scam affiche un soutien infaillible au FIPADOC. L’occasion pour média+ d’évoquer les engagements de la Scam, sa programmation, et de tirer un bilan de l’année écoulée avec sa Présidente, Laëtitia MOREAU.

MEDIA +

Quelle est l’implication de la Scam pour l’édition 2021 du FIPADOC ?

LAËTITIA MOREAU

Malgré le report du Festival international de documentaire, qui réunit traditionnellement en janvier à Biarritz, public et professionnels autour d’une sélection d’œuvres d’exception, les Journées professionnelles sont maintenues en ligne du 18 au 22 janvier. La Scam sera présente au travers d’une programmation riche et variée. Le FIPADOC est LE rendez-vous phare de l’année. Historiquement, nous avons toujours été aux côtés de cet événement. Ce festival commence vraiment à regagner ses galons à l’international, c’est formidable. Lors de cette édition, nous avons participé hier à une masterclass autour d’une relation pérenne auteur – producteur, et nous participerons à un débat autour de la situation actuelle le 19 janvier. Enfin, le vendredi 22 janvier, je présenterai les chiffres clés de l’étude Scam sur la parité homme/femme dans le documentaire.

MEDIA +

Quel sera le thème de votre débat du jour ?

LAËTITIA MOREAU

Ce mardi 19 janvier 2021, nous organisons un débat autour des plans de relance pour le secteur audiovisuel. Alors que l’on n’a pas fini d’évaluer les dégâts du tsunami covidien sur le secteur culturel, on sait déjà que les besoins sont énormes au regard des grandes difficultés de nombreux auteurs et autrices, sociétés de production, festivals… Nous proposerons donc un état des lieux sur les plans de relance annoncés par l’Europe, la France et les régions. Cette table ronde sera modérée par Christine Camdessus (FIPADOC), avec Bruno Boutleux (ADAMI), Pauline Durand-Vialle (Observatoire européen de l’audiovisuel) et Hervé Rony (Scam).

MEDIA +

Quel est le bilan de la Scam pour 2020 ?

LAËTITIA MOREAU

La Scam a répondu à toutes les sollicitations des auteurs et a rapidement mis en œuvre une politique de soutien direct aux auteurs et aux autrices pour atténuer les effets de la crise liée à l’épidémie. Elle a d’abord relevé les plafonds des avances sur droits de 60 à 90%. Ainsi, un auteur ou une autrice a pu demander le versement immédiat d’une avance sur des droits en instance de répartition. Depuis, mars, nous avons distribué plus de 600.000 euros d’aides financières. Beaucoup d’auteurs ont eu recours à nos différentes aides mises en place.  Pour les auteurs audiovisuels, nous avons ouvert un fonds d’urgence spécifique en signant avec le CNC une convention pour pourvoir à son financement. Enfin, durant la période de confinement, la Scam et les syndicats de producteurs ont maintenu le dialogue notamment sur les mesures de mise au chômage partiel des réalisateurs et réalisatrices et sur le maintien par l’État de la mesure de remboursement aux producteurs des indemnités d’activité partielle.

MEDIA +

Êtes-vous confiante pour 2021 ?

LAËTITIA MOREAU

Je pense que nous devons rester très vigilants. Le monde de la Culture souffre. Accompagnés d’autres acteurs de la culture, nous avons réalisé un référé au Conseil d’État pour demander la réouverture des lieux de culture. Ce dernier n’a pas répondu favorablement à cette demande.

MEDIA +

Comment évolue la place des femmes dans le documentaire ?

LAËTITIA MOREAU

Ce vendredi 22 janvier 2021, la Scam participe à une table ronde autour de la place des femmes dans le documentaire. À mes côtés, seront présentes Éveline Laquit (CNC), Catherine Alvaresse (France Télévisions), Bouchera Azzouz (réalisatrice), Christine Cauquelin (Canal +), Éric Guéret (réalisateur) et Claire Lajeunie (productrice). En introduction de cette table ronde, je présenterai les chiffres clés de l’étude Scam sur la parité homme/femme dans le documentaire. Ça évolue positivement, mais trop lentement. Nous avons décidé de reproduire cette étude chaque année. Nous constatons que moins de films à forts budgets et fortes expositions sont confiés à des femmes.

MEDIA +

Le documentaire est-il assez aidé financièrement ?

LAËTITIA MOREAU

Je n’ai pas encore les chiffres officiels pour 2020. Pour rappel, les données publiées par le CNC concernant 2019 confirmaient une tendance à la baisse du nombre d’heures aidées. Pour 2020, je pense que, mécaniquement, du fait de la crise, il y aura moins d’heures aidées, car beaucoup de tournages ont été annulés ou retardés en France et à l’étranger en raison de la crise sanitaire. Une autre inquiétude est survenue : nous avons appris que France Télévisions prévoyait la baisse du volume de documentaires diffusés d’ici 2024 sur ses antennes en raison de la suppression de France Ô et de France 4. C’est un problème qui concerne l’ensemble de la filière.