La chaîne de la «Libye libre», porte-voix de la rébellion exilée à Doha

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En attendant la chute du régime de Mouammar Kadhafi, c’est à Doha, à des milliers de kilomètres de Benghazi, que des dizaines de journalistes et de techniciens s’activent pour préparer les programmes de la télévision de la rébellion, «Libye libre». La chaîne, lancée fin mars par un groupe de journalistes et de militants libyens à Doha, siège de la télévision Al-Jazira, est partiellement financée par le Qatar, le pays arabe le plus engagé dans la coalition internationale contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi. «L’objectif de notre chaîne est d’informer les téléspectateurs libyens, privés depuis des décennies de toute information de qualité et soumis à la propagande» du régime libyen, affirme Mahmoud Chammam, l’un des fondateurs de cette télévision. La chaîne «demeurera basée au Qatar en attendant la libération de Tripoli», selon M. Chammam, responsable de l’Information au Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion qui contrôle l’est de la Libye. Le DG de «Libye libre», Mohammad al-Akkari, indique qu’une centaine de journalistes, de techniciens et d’employés, pour la plupart libyens, travaillent dans cette chaîne qui émet actuellement à raison de 12 heures par jour. «Nous avons des équipes sur le terrain en Libye, notamment à Benghazi (où est basée la rébellion), et des correspondants dans les zones libérées», ajoute M. Akkari. La chaîne diffuse à longueur de journée des bulletins d’information faisant état de la progression des rebelles en Libye, des messages des combattants anti-Kadhafi dans les zones assiégées comme Misrata (ouest), des chants nationalistes libyens et des discours dénonçant «le tyran (Kadhafi) et ses fils».