La Chine dénonce les «préjugés» et le «deux poids deux mesures» de l’ambassadrice britannique après un article sur les médias

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La Chine a dénoncé mercredi les «préjugés» et le «deux poids deux mesures» de l’ambassadrice britannique après la publication par la diplomate d’un article célébrant la liberté de la presse. Le ministère chinois des Affaires étrangères avait déjà convoqué mardi Caroline Wilson pour faire part de sa désapprobation, au milieu de vives tensions diplomatiques entre Pékin et Londres autour des médias et de Hong Kong.
L’ambassade britannique avait publié la semaine dernière l’article de Mme Wilson sur le réseau social chinois WeChat. Son propos consistait à dire que la presse étrangère en Chine était présentée à tort comme «anti-chinoise» par certains médias chinois. «Le fait que les médias étrangers critiquent les autorités chinoises ne signifie pas qu’ils n’aiment pas la Chine», écrivait Caroline Wilson.
«Au contraire, je pense qu’ils agissent de bonne foi et jouent un rôle actif en tant qu’organes de surveillance des actions du gouvernement», soulignait-elle. Elle listait ensuite plusieurs exemples d’enquêtes journalistiques en Occident et en Chine qui ont permis de révéler des dysfonctionnements ou des malversations. «Cet article dénué de logique» ne fait que «promouvoir sur un ton arrogant la prétendue expérience occidentale» en matière de liberté de la presse, a répliqué mercredi Zhao Lijian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. «Elle n’évoque par contre jamais les fausses nouvelles et les reportages inexacts des médias britanniques concernant la Chine», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse régulière.
La Chine a interdit en février la diffusion sur son territoire de la chaîne britannique d’information BBC World News. Cette interdiction intervenait peu après la diffusion par la BBC d’entretiens réalisés avec des femmes ouïghoures qui affirmaient avoir subi des violences sexuelles dans des «camps d’internement» dans le Xinjiang (nord-ouest de la Chine).Des accusations fermement démenties par Pékin. La décision d’interdire BBC World News est toutefois largement considérée comme une mesure de rétorsion après l’interdiction de diffusion prise au Royaume-Uni contre la chaîne publique chinoise anglophone CGTN. L’article de Caroline Wilson vise à «s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine et reflète son deux poids deux mesures et ses préjugés idéologiques profondément enracinés», a déclaré le porte-parole Zhao Lijian. Les tensions entre Londres et Pékin sont notamment alimentées par la répression contre le camp pro-démocratie à Hong Kong – ex-colonie britannique – et le sort de la minorité musulmane des Ouïghours.