La Chine fustige la décision «discriminatoire» de l’Inde d’interdire une quarantaine d’applications mobiles chinoises

250

La Chine a fustigé mercredi la décision «discriminatoire» de l’Inde d’interdire une quarantaine d’applications mobiles chinoises pour raisons de sécurité, une mesure qui intervient sur fond de différend frontalier meurtrier entre les deux géants asiatiques.
La tension reste élevée entre Pékin et New Delhi après un affrontement sanglant en juin dernier à leur frontière disputée dans l’Himalaya.
Un combat au corps-à-corps avait coûté la vie à 20 soldats indiens et fait un nombre inconnu de victimes dans les rangs chinois.
Dans la foulée, l’Inde avait interdit de son gigantesque marché 50 applications chinoises pour smartphones, dont la très populaire TikTok, au nom de la sécurité nationale.
En juillet et septembre, 165 applications supplémentaires avaient été interdites à leur tour ce mardi 24 novembre, New Delhi a annoncé une autre salve d’interdictions visant cette fois 43 applications, dont celles du géant chinois du commerce en ligne, Alibaba, estimant qu’elles menacent la «souveraineté et l’intégrité» de l’Inde.
Pékin a fait part mercredi de «graves préoccupations». «Ces mesures sont clairement contraires aux principes du marché et aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)», a fustigé lors d’un point presse régulier Zhao Lijian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
«Elles portent gravement atteinte aux droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises», a-t-il souligné, appelant l’Inde à «corriger cette pratique discriminatoire pour éviter de nuire davantage à la coopération» bilatérale.
L’accrochage militaire de juin, le premier choc meurtrier depuis 1975 entre les deux voisins, a attisé une fièvre anti-chinoise dans l’opinion publique indienne, avec des appels au boycott des produits chinois.
Le dernier conflit ouvert entre les deux nations les plus peuplées de la planète remonte à la guerre-éclair de 1962, qui avait vu les troupes indiennes rapidement défaites par l’armée chinoise.
Conformément à une pratique de longue date pour éviter une réelle confrontation militaire, les deux armées n’utilisent en principe pas d’armes à feu le long de leur frontière.