La Croix lance un hebdomadaire pour «explorer», «ralentir», et toucher de nouveaux lecteurs

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Le nouvel hebdomadaire que «La Croix» lancera vendredi 4 octobre se propose «d’explorer» le monde, «ralentir», et surtout toucher de nouveaux lecteurs au-delà des fidèles du quotidien. «C’est le changement le plus important pour La Croix depuis que c’est devenu un quotidien du matin en 1998», souligne le directeur du journal, Guillaume Goubert. Le lancement de ce nouveau magazine, qui se substitue à l’édition  samedi-dimanche du quotidien, a été préparé pendant près de 3 ans; les échecs d’«Ebdo» puis de «Vraiment» ont poussé «La Croix» à tester et retester sa formule auprès de lecteurs, décalant sa sortie de plusieurs mois.  Vendu 3,80 euros en kiosques, indépendamment du quotidien, le magazine de 68 pages au format tabloïd se différencie avec son illustration en Une des suppléments hebdomadaires des «Echos», du «Monde», du «Figaro», de «L’Humanité» ou du «Parisien». «On a été poussés dans nos retranchements par nos groupes de lecteurs»,  souligne Anne Ponce, la directrice de la rédaction. «On veut les aider à comprendre les enjeux globaux et répondre à cette question: «moi, comme lecteur, quel est mon rôle dans les débats d’aujourd’hui?».Dans les pages de «La Croix L’Hebdo», les journalistes «rendent des comptes» à leurs lecteurs en expliquant pourquoi ils ont choisi tel dossier plutôt qu’un autre. La formule reste assez proche de celle d’«Ebdo», au lancement duquel «La Croix» avait participé, avec peu de publicité, une vision assez positive de  l’actualité et beaucoup de respiration dans ses pages, entre «idées pour agir» et inspirations culturelles. Mais «L’Hebdo» prend plus de recul sur l’actualité. Une grande manifestation contre la procréation médicalement assistée (PMA) est prévue le 6 octobre, sujet sur lequel le quotidien «La Croix», propriété du groupe Bayard Presse, appartenant à la congrégation religieuse des Augustins de l’Assomption, suit les prises de position des différents courants catholiques. Mais «L’Hebdo» a choisi pour son 1er numéro un autre dossier d’actualité, avec, promet-on, un angle positif. «L’Hebdo» promet aussi chaque semaine une grande «conversation» intime avec une personnalité de 1er plan, une chronique «cas de conscience» et un bloc-notes de l’écrivain Frédéric Boyer. L’hebdomadaire n’a pas de rubrique sur la religion, réservée au cahier «Religion & spiritualité» qui parait désormais avec le journal du vendredi.Il veut d’abord séduire les abonnés du quotidien, «extrêmement fidèles», qui recevront l’hebdomadaire le vendredi avec leur journal sans supplément, et qui avaient du mal à «transmettre» «La Croix» aux générations plus jeunes, selon Guillaume Goubert. Avec son «zeste d’humour et de poésie», le journal voudrait aussi redonner le goût de l’hebdo aux centaines de milliers de parents abonnés aux publications jeunesse de Bayard Presse («Pomme d’api», «J’aime lire» ou «Okapi»).  Bayard donnera «le temps qu’il faut» à l’hebdomadaire pour réussir, avec un objectif de 25.000 nouvelles ventes, surtout sur abonnement à l’image du quotidien, indique sa direction. Le quotidien a vu ses ventes reculer  lentement ces dernières années, autour de 67.000 exemplaires par jour pour sa  version papier. Le journal compte se renforcer sur internet. Le mensuel pour jeunes «Les Dossiers de l’actualité» s’est aussi recentré sur la marque en devenant «La Croix Campus», avec une nouvelle maquette qui laisse plus de place aux reportages et aux infographies. L’autre hebdomadaire du groupe, «Pèlerin», restera plus «exigeant» sur l’actualité de la semaine écoulée et les sujets religieux.