La vice-présidente américaine Kamala Harris appelle à plus de coopération internationale face au déficit mondial de semi-conducteurs

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La vice-présidente américaine Kamala Harris a appelé mardi à plus de coopération internationale pour améliorer la chaîne logistique face au déficit mondial de semi-conducteurs, au cours d’une visite à Singapour. 

Ce déficit déclenché par un bond de la consommation des biens électroniques au début de la pandémie de Covid-19 a été ensuite exacerbé par des problèmes de chaîne d’approvisionnement liés aux perturbations de certaines usines clés en Asie. 

«Quand nous voyons les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, c’est un problème qui demande que toutes les nations (…) travaillent ensemble pour se coordonner», a souligné la responsable américaine au cours d’une rencontre avec des dirigeants économiques de la cité-Etat d’Asie du Sud-Est. «Il doit donc y avoir une collaboration et au moins un peu de coordination, sur ce qu’il faut faire pour répondre à la demande». 

Le secteur automobile a été le plus touché par le manque de microprocesseurs, Volkswagen et Toyota ayant été contraints de réduire leur production, mais les fabricants de smartphones et de consoles ont aussi averti qu’ils rencontraient des problèmes d’approvisionnement. La production mondiale de puces est concentrée en Asie et la pandémie a mis en évidence la grande vulnérabilité de sa chaîne logistique. Elle a aussi perturbé les transports maritimes qui alimentent en microprocesseurs les principaux clients. 

Ce déficit a poussé les pays occidentaux à vouloir renforcer la production locale de semi-conducteurs pour éviter de futurs chocs à l’avenir, mais la création de nouvelles usines suppose des investissements colossaux. 

Le ministre du Commerce de Singapour Gan Kim Yong a souligné qu’il y avait «des limites et des défis face à ce qu’un pays pouvait faire seul». «Les chaînes logistiques de l’électronique et des semi-conducteurs sont complexes et doivent être optimisées à un niveau mondial», a-t-il noté. 

Des représentants de GlobalFoundries, groupe américain ayant des usines à Singapour, le fonds d’investissement américain BlackRock, et le fonds souverain de Singapour Temasek ont participé aux discussions, a rapporté l’agence Bloomberg. Singapour abrite d’importantes usines de microprocesseurs et ses ports sont parmi les plus grands au monde. 

GlobalFoundries a annoncé récemment un nouveau projet d’usine de 4 milliards de dollars dans l’île, qui doit entrer en fonction en 2023. 

La responsable américaine doit poursuivre son voyage au Vietnam, qui a vu également un renforcement des investissements étrangers dans la production de puces, avec notamment une usine du groupe américain Intel à Ho Chin Minh Ville.

Taïwan et la Corée du Sud abritent aussi certaines des plus grands fonderies de semi-conducteurs au monde.