L’âge d’or de la série américaine

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    Lors de la semaine de la pub, Laurent Storch, directeur des programmes acquisition/jeunesse a tenu une conférence sur le thème de «l’âge d’or des séries américaines en France : une révolution dans les programmes ?». En 1998, les séries américaines d’une heure étaient mortes, laminées par le sport et la real TV. Aujourd’hui, «Grey’s anatomy», «Les Experts», «24 heures» ou «Prison Break» font de meilleures audiences en prime time que les blockbusters. A l’origine, il y a HBO, la chaîne câblée qui a bâti sa notoriété autour des séries. En 1998, elle sort «Sex and the city», en 1999, «Sopranos» et en 2001, «Six feet under». Les auteurs ont réinventé leur profession. Ils travaillent en groupe. Les valeurs hollywoodiennes sont bouleversées: les scénaristes et la production prennent l’ascendant sur les acteurs. Le marché est exigeant : 95% des idées sont mises à la poubelle avant même d’avoir vu le jour et quand elles se retrouvent à l’écran elles doivent fonctionner. Les auteurs doivent être très réactifs. Ils s’inspirent de la réalité ; ainsi, l’action de «24 heures» se passe en temps réel. Les équipes de Dick Wolf, le producteur des «Experts», écument les prétoires, les commissariats et se servent des faits divers. Résultat, une saison coûte 68 millions de dollars contre 65 millions pour un film de cinéma. Elle est payée pour moitié par la vente à l’international. Comme une consécration de nouveau mode de création, on a créé un nouveau métier : le «show runner» qui est chargé de piloter ce pool de scénaristes. Une école s’est même ouverte aux Etats-Unis.