L’agence de notation américaine Standard & Poor’s abaisse la note du groupe de médias et télécoms Altice Europe

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L’agence de notation américaine Standard & Poor’s (SP Global Ratings) a annoncé jeudi avoir abaissé la note de la dette à long terme du groupe de médias et télécoms Altice Europe, de «B+» à «B», la plaçant sous une perspective stable. 
L’agence a justifié sa décision par le fait que le groupe, maison-mère notamment de l’opérateur français de télécommunications SFR, devrait générer un flux de trésorerie négatif d’environ 800 millions d’euros en 2018 alors que son niveau d’endettement atteint plus de 6 fois son excédent brut d’exploitation (Ebitda). 
A la Bourse d’Amsterdam, le titre prenait 2,23% à 16H38, à 8,16 euros, dans un marché en baisse de 0,51%. 
L’abaissement concerne également les filiales d’Altice, parmi lesquelles l’opérateur SFR. «La dégradation reflète notre opinion que l’objectif d’abaisser le niveau de la dette et de maintenir son flux de trésorerie en 2018 et 2019 va être plus faible que les attentes», a expliqué l’agence américaine dans un communiqué. 
S&P a expliqué par ailleurs sa perspective stable par le fait que «la direction a retrouvé un degré de contrôle opérationnel satisfaisant et mis en place des mesures qui devraient graduellement améliorer le fonctionnement» ainsi que l’idée que «la dette ne devrait pas dépasser 6 fois l’Ebitda en 2019». Pour les analystes de S&P, le flux de trésorerie «sera négatif d’environ 800 millions d’euros en 2018, du fait de décaissements de 500 millions d’euros liés aux importantes restructuration et d’un impact supplémentaire de 200 millions d’euros de TVA, (avec) un retour à l’équilibre pour 2019 seulement». 
L’agence estime par ailleurs que les flux de trésorerie ne devraient pas remonter avant deux ou trois ans «du fait des importants investissements dans les réseaux, les contenus médias onéreux et un niveau important de charge de la dette». 
S&P décrit par ailleurs ce qu’elle croit être les «racines des difficultés» rencontrées par SFR depuis son rachat par Altice, parlant de la «multiplication des acquisitions, restructurations agressives, mauvaises décisions liées aux tarifs et aux contenus et d’un manque de supervision». 
Le groupe international, qui a séparé en fin d’année ses activités américaines et européennes, a vu son chiffre d’affaires légèrement progresser en 2017, pour atteindre 23,42 milliards d’euros et une hausse de 6,4% de son Ebidta, avant tout grâce à la forte progression d’Altice USA qui regroupe ses activités aux Etats-Unis.