L’association pour la promotion du logiciel libre Framasoft souhaite arrêter ses services alternatifs à Google

290

L’association pour la promotion du logiciel libre Framasoft a annoncé mardi vouloir arrêter progressivement certains services numériques qu’elle offrait depuis plusieurs années comme une alternative aux outils de Google, mais encourage leur «décentralisation».

Huit services, dont notamment l’éditeur de texte Framapad, l’offre d’hébergement Framadrive, ou les outils d’organisation Framadate ou Framagenda resteront toutefois actifs, a précisé l’association française. Pour les autres – parfois moins connus comme le tableur Framacalc, la plateforme de partage d’images Framapic, l’outil d’édition de sites Framasite, d’agrégation d’actualités Framanews ou le moteur de recherche Framabee -, un échéancier a été publié menant à leur disparition programmée à l’horizon 2021.

Pour certains outils, l’association n’a pas encore décidé s’ils seront fermés ou restreints.Framasoft estime qu’environ 500.000 utilisateurs par mois utilisent ses services qui font partie d’un écosystème lancé en 2014 sous le slogan «Dégooglisez votre Internet», a expliqué Pouhiou Noénaute, responsable de la communication de l’association.

Avec 9 salariés dont un administrateur système et 3 développeurs, l’association ne peut plus faire face aux charges d’exploitation trop importantes, mettre à jour certains services techniquement dépassés ou assurer ses obligations de modération ou de lutte contre les utilisations malveillantes, a-t-elle expliqué dans un texte publié sur son blog Framablog. «Si nous voulons garder notre identité sans nous épuiser à la tâche (…), et si nous voulons continuer d’expérimenter de nouvelles choses,  il faut que nous réduisions la charge qui pèse sur nos épaules», a t-elle justifié.

L’association souhaite également que d’autres acteurs s’inscrivent dans ses pas. Elle référencera progressivement ceux qui s’engageront à respecter les valeurs de l’association. «C’est en mettant toutes nos données dans le même panier que l’on concentre les pouvoirs entre les mains des personnes qui gèrent les serveurs, et c’est sur cette pente glissante que se sont créés des géants du web tels que Google ou Facebook», a t-elle écrit.

«Dès 2015, on a expliqué que ça ne durerait pas éternellement. Nos conditions d’utilisation indiquent d’ailleurs que «Rien n’est éternel» (..) Plutôt qu’un hébergeur de services, on va se transformer en annuaire de sites», a annoncé Pouhiou Noénaute. «On entend parfois qu’on n’a pas les moyens d’avoir une autonomie numérique. Avec un budget de 500.000 euros sur trois ans, on a pu installer et promouvoir ces services. On a démontré que c’était possible», a t-il expliqué.