Le chef de file des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau veut «donner sa chance à une application française»

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Le chef de file des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau, a affirmé mercredi soir soutenir le dispositif de traçage de contacts StopCovid, parce qu’il veut donner sa chance à une application française».
«Au-delà des doutes qu’il est légitime d’avoir, j’ai choisi avec beaucoup de membres -très majoritairement- de mon groupe de soutenir cette application, lui donner une chance», a-t-il déclaré lors du débat organisé au Sénat, après l’Assemblée nationale. «La raison la plus forte, la première, c’est celle de la souveraineté numérique», a-t-il indiqué. «Nous ne voulons pas céder aux sirènes des Gafam».
Pour le sénateur de Vendée, écarter StopCovid, «c’est prendre le risque d’oublier des moyens, notamment digitaux, de lutter contre l’épidémie, mais – c’est pire -, c’est prendre (…) le risque de la soumission aux Gafam». «Nous avons le droit et le devoir de n’écarter aucune solution, si cette solution permet de lutter contre une épidémie et donc de sauver des vies, mais pas au prix, bien sûr de rogner ce que nous sommes et nos propres valeurs démocratiques et républicaines», a encore dit M. Retailleau.
Egalement dans la majorité sénatoriale, le centriste Loïc Hervé a estimé qu’avec StopCovid «des digues auront été rompues». «Et même si les garanties apparemment apportées sont nombreuses (…) elles ne sont ?nalement que très mineures par rapport au pas de géant que Stop Covid risque de nous faire franchir».
A gauche, Jérôme Durain a affirmé que le groupe PS sera «obligé de dire stop à StopCovid». «Nous n’y croyons pas», a-t-il dit, fustigeant une «foi dans la technologie» qui «peut s’apparenter à du solutionnisme technologique».
«Un renoncement à sa mise en oeuvre aurait été préférable», a estimé la présidente du groupe CRCE à majorité communiste, Eliane Assassi, pour qui «cette application n’assure pas l’équilibre entre libertés individuelles et efficacité sanitaire». Au contraire, Julien Bargeton, porte-parole du groupe LREM, a affirmé que l’«équilibre» est «atteint sur les libertés publiques».
StopCovid n’est «pas un Big Brother», selon lui. «Dès lors qu’ils ne contreviennent pas à nos principes, tous les outils qui contribueront à faire reculer le virus bénéficieront du soutien du groupe Les Indépendants», a déclaré Emmanuel Capus, tandis que Françoise Laborde (RDSE à majorité radicale) se disait «rassurée» par la délibération de la CNIL.