Le CNC dévoile un rapport sur les studios de tournages

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Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et Film France ont dévoilé ce mardi 14 mai, un rapport sur les studios de tournage en France. Ce rapport, confié au journaliste Serge Siritzky, propose différentes mesures pour mieux développer et structurer les studios français. «Ce rapport propose des mesures pour renforcer la capacité de la France à être une grande terre de tournages», déclare Frédérique Bredin, Présidente du CNC. La France est reconnue dans le monde entier pour ses talents, ses savoir-faire, ses techniciens. Elle compte de nombreux pôles d’excellence : l’animation, les effets visuels, la réalité virtuelle… «Mais la compétition mondiale s’intensifie, notamment dans le contexte du Brexit. Il faut se montrer plus attractifs, en développant nos studios de tournage pour accueillir les plus grandes productions internationales», explique Frédérique Bredin. Le rapport remis par Serge Siritzky pointe un sous-dimensionnement des équipements français par rapport aux autres pays européens : le plus grand plateau français compte 2.000 m2 contre 4.000 à 7.000 m2 pour les grands studios anglais ou allemands notamment. En France, les 78 plateaux existants correspondent à une surface totale de 52.500 m2, soit l’équivalent de deux studios en Allemagne ou au Royaume-Uni. Par ailleurs, les principaux studios européens disposent de «backlots», de grands terrains situés à proximité des plateaux, qui permettent de construire et de stocker des décors volumineux. En France, peu de studios disposent de ce type d’espace. Ce retard français s’explique par différents facteurs. Tout d’abord économiques car l’animation de studios de très grande taille nécessite des espaces et une main d’œuvre conséquents. En général les studios français ne sont pas propriétaires des terrains qu’ils occupent et le coût du travail est plus élevé en France que dans plusieurs autres pays européens. Culturels ensuite car en France, l’influence de la Nouvelle Vague a favorisé les tournages en décors naturels au détriment du développement des studios. Le rapport précise toutefois que depuis peu, les projets de construction, de rénovation ou de développement de studios se multiplient grâce à la mobilisation des entrepreneurs français et des collectivités locales, notamment en Île-de-France et en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Afin de soutenir ces initiatives et de conforter leur modèle économique, le rapport préconise un engagement des pouvoirs publics dans l’accompagnement de ces différents projets et l’adaptation de la réglementation afférente aux studios. Parallèlement, les crédits d’impôt dédiés à la production cinématographique et audiovisuelle ont permis de relocaliser les productions françaises et d’attirer sur le territoire de nombreux tournages étrangers. Au cours des derniers mois, la France a notamment a accueilli le tournage du prochain film de Wes Anderson, The French Dispatch, tourné à Angoulême, et de la série de Damien Chazelle, The Eddy. «Les tournages sont essentiels à l’économie de notre pays. Leurs retombées économiques et touristiques, dans tous les territoires, sont considérables», continue Frédérique Bredin. Depuis la revalorisation des crédits d’impôt en 2016, les dépenses de tournage réalisées en France s’élèvent à près de 2 milliards d’euros chaque année, et plus de 15 000 emplois ont été créés. En régions, le nombre d’emplois dans le secteur de l’image animée a presque doublé (+90 %). «En 3 ans, la France a gagné le pari de l’attractivité. L’enjeu maintenant, c’est de faire de notre pays un hub de tournages pour les productions du monde entier», explique Frédérique Bredin, Présidente du CNC. A noter qu’une journée de réflexion et d’échanges sur le développement des studios français sera organisée au cours du mois de juin.