Le comédien François Morel s’attaque pour la télévision à un chef-d’oeuvre de Tchekhov

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Le comédien François Morel, qui revendique son statut de «mélancomique», s’attaque pour la première fois à un chef-d’oeuvre de Tchekhov en incarnant «Oncle Vania» dans une mise en scène de Jacques Weber pour la télévision. Au premier jour du confinement, l’acteur Jacques Weber et la direction du Théâtre de l’Atelier à Paris, ont eu l’idée de jouer à huis-clos pour la télévision trois oeuvres classiques, sans décor autre que le théâtre lui-même: «Oncle Vania» de Tchekhov, «Cyrano de Bergerac» d’Edmond Rostand et la première scène du «Misanthrope» de Molière. 

Diffusé vendredi à 20h55 sur France 5, «Atelier Vania» se présente sous la forme de l’ultime répétition de comédiens enfermés dans un théâtre sans spectateurs, sous l’oeil des caméras. 

Entouré notamment de Stéphane Caillard, François Marthouret et Christine Murillo, François Morel campe un inattendu «Oncle Vania» confronté à la tyrannie du professeur Serebriakov qui entend s’installer dans la propriété familiale. 

La caméra est au plus près des petites vies brossées par le dramaturge russe. «Tchekhov est souvent à la limite de la tragédie et de la comédie. Lui-même espérait que ses spectacles allaient aussi faire rire. En tant que spectateur, j’aime beaucoup son oeuvre», confie François Morel. «Chez Tchekhov, la mélancolie est plus importante que l’humour, mais l’humour est là. Oncle Vania est un personnage extrêmement touchant qui a l’impression d’être passé à côté de sa vie. La pièce parle de la vie, des déceptions, du désespoir mais aussi de l’envie de vivre malgré tout», ajoute le comédien. Pour le metteur en scène, François Morel, «poète lunaire, homme de lettres et jongleur si habile des mots tristes, tendres et gaulois», s’imposait dans le répertoire de Tchekhov «qui donne l’impression que rien ne se passe, alors que derrière la même phrase, rires, sourires et larmes restituent les grands chantiers de l’existence». 

Révélé en 1988 dans le rôle du groom de la série TV «Palace» avant de devenir l’un des principaux pensionnaires des «Deschiens», François Morel, à la fois comédien, chanteur, parolier, écrivain, officie depuis 2009 chaque semaine dans la matinale de France Inter avec un billet d’humeur. 

Dès juin, il rejoindra le tournage du prochain long métrage de Noémie Lvovsky, «La Grande magie», l’histoire d’un mari jaloux dont la femme disparaît dans un tour de magie.