Le géant chinois du e-commerce Alibaba a vu mercredi son titre à la Bourse de Hong Kong bondir de plus de 6%, galvanisés par des informations de presse sur un séjour à l’étranger du fondateur du groupe Jack Ma.
Le milliardaire fait profil bas depuis des critiques publiques il y a un an à l’encontre du régulateur chinois, qui ont valu à son groupe d’être dans le viseur de Pékin. Les autorités avaient notamment mis un coup d’arrêt à une gigantesque introduction en Bourse d’Ant Group à Hong Kong et sa maison mère Alibaba s’était vu par la suite infliger une amende de 2,3 milliards d’euros pour abus de position dominante.
Depuis, Jack Ma n’a pratiquement plus été vu en public. Selon le quotidien hongkongais «South China Morning Post» (SCMP), propriété d’Alibaba, Jack Ma est actuellement en Europe pour une série de réunions d’affaires. Le milliardaire se trouve en Espagne après avoir passé du temps avec sa famille à Hong Kong, affirme le SCMP qui ne précise pas ses sources. Il s’agirait de son premier déplacement à l’étranger depuis les déboires de son groupe l’an dernier.
Dans le cadre d’enquêtes, la Chine empêche parfois certaines personnes de quitter le territoire. L’annonce de ce séjour à l’étranger laisse à penser que Jack Ma, qui a quitté en 2019 la direction de son groupe, ne fait pas l’objet de poursuites, ce qui a rassuré mercredi les marchés. L’action Alibaba a terminé en hausse de 6,67% à la Bourse de Hong Kong. Depuis les déboires d’Alibaba, les autorités chinoises se montrent particulièrement intransigeantes à l’encontre des géants du numérique.
Plusieurs mastodontes du secteur ont été épinglés ces derniers mois pour des pratiques jusque-là tolérées et largement répandues, notamment en matière de données personnelles, de concurrence et de droits des utilisateurs.
Pékin a depuis étendu sa campagne de «rectification» à d’autres secteurs, dont les très lucratifs cours de soutien privés, la livraison de repas ou encore le divertissement. Ces mesures ont largement pénalisé la Bourse de Hong Kong qui avait clôturé le 6 octobre à son niveau le plus bas depuis cinq ans.
La place s’est depuis ressaisie et a gagné plus de 10%. «Le secteur de la tech a été le premier à subir» les foudres de Pékin, relève l’analyste Jackson Wong du gestionnaire d’actifs Amber Hill Capital. Mais il semble désormais «de plus en plus clair que le pire est passé» pour les géants du numérique, estime M. Wong interrogé par l’agence financière Bloomberg.