Le Kazakhstan a annoncé lundi la relocalisation dans ce pays d’Asie centrale de serveurs du géant russe de la tech Yandex, après que Moscou a octroyé aux services secrets russes l’accès aux données personnelles des utilisateurs du service de taxi du groupe.
«Yandex va déplacer le serveur yandex.kz au Kazakhstan», a indiqué dans un communiqué le ministère du Développement numérique, après avoir «tenu une réunion avec des représentants de Yandex et du Comité pour la sécurité informationnelle sur la sécurité de l’information et la protection des données personnelles».
«Yandex a confirmé être prêt à poursuivre le transfert des serveurs desservant le domaine yandex.kz sur le territoire du pays, ce qui a déjà été fait pour Yandex Go», pendant du service de taxi occidental Uber, assure le ministère.
Le groupe, surnommé le «Google russe» et qui opère dans une quinzaine de pays, n’a pas commenté cette annonce.
Cette décision survient alors que le domaine yandex.kz a été temporairement bloqué mi-août au Kazakhstan après que la Russie a autorisé ses services de sécurité (FSB) à avoir accès 24h sur 24h aux données personnelles des utilisateurs des services de taxis russes dès le 1er septembre.
Yandex avait alors assuré que la législation russe ne s’appliquait pas à l’étranger, tout en reconnaissant qu’il pouvait transmettre des données personnelles en cas de demande d’organismes habilités.
D’après le média russe indépendant Meduza, toutes les données de Yandex Go sont stockées dans des centres en Russie, alors que le Kremlin cherche à renforcer sa mainmise sur le secteur stratégique de la tech.
En décembre, la direction de Yandex a annoncé la réorganisation du groupe après plusieurs mois d’instabilité, marquée notamment par l’arrivée d’un proche du président russe Vladimir Poutine comme «conseiller au développement».
Le cofondateur de Yandex, Arkadi Voloj, qui a démissionné du groupe en 2022, est l’un des rares entrepreneurs russes d’envergure à avoir dénoncé publiquement l’offensive contre l’Ukraine.
Le Kazakhstan, proche allié de Moscou, a pris ses distances depuis l’invasion russe de l’Ukraine et a notamment accueilli de nombreux Russes ayant fui la mobilisation.