Le média radio est menacé de disparaître s’il ne devient pas numérique, ont souligné jeudi les représentants du Groupement pour la Radio numérique (GRN), qui rassemble la quasi-totalité des opérateurs français et 98% de l’audience de ce média. A l’occasion du dixième «forum international du son multicanal» réuni à Paris, Jean-Michel Kandin, directeur technique du groupe Lagardère Active (qui compte notamment Europe 1) a souligné que «la radio doit être dans les récepteurs de la convergence, ou elle ne sera pas». Par récepteurs de la convergence, Jean-Michel Kandin entend les téléphones portables ou récepteurs de poche qui permettent d’avoir accès aux différents services diffusés en mode numérique (télécommunication, Internet, télévision et, à court terme, radio). Outre une amélioration de la qualité du son, la radio numérique permettra des usages plus souples, avec la possibilité d’arrêter l’émission en cours ou de revenir en arrière. Elle permettra aussi la diffusion, sur écran, de données associées, telles que le titre du morceau de musique diffusé. Sylvain Anichini, directeur général adjoint aux techniques et technologies nouvelles de Radio France, a estimé que «la radio doit être réaliste, pragmatique». «Il faut s’inscrire dans dans un phénomène qui, de toute façon, n’attendra pas la radio numérique», a-t-il souligné. De son côté, Jean-Paul Cluzel, P.-D.G. de Radio France, a regretté que les besoins des futures radios numériques ne soient pas suffisamment pris en compte dans le débat sur l’attribution des fréquences qui seront libérées lors du basculement complet de l’analogique au numérique fin 2011. Arrêtée par le GRN et le gouvernement français début mars, la norme choisie pour la diffusion de la radio numérique (DMB) doit encore faire l’objet d’un avis de la Commission européenne attendu pour le 15 novembre. Le choix d’un standard unique de récepteur, commun aux principaux pays européens (France, Allemagne, Italie et Espagne) s’impose en effet après les échecs qu’a connu un autre système, le DAB, en Italie et en Espagne. Après avoir obtenu le feu vert de Bruxelles, le Conseil supérieur de l’audiovisuel sera en mesure de lancer des appels à candidature afin que les premières autorisations de diffusion interviennent au premier trimestre 2008. Selon le GRN, les premiers programmes de radio numérique terrestre (RNT) en DMB, pourraient être ainsi lancés commercialement «au dernier trimestre 2008», conformément au calendrier fixé par le gouvernement. Le GRN souhaite un déploiement rapide, avec une couverture de 50% de la population dès le démarrage.