Le procès de l’assassinat de l’ancien dirigeant australien de Warner Music, Peter Ikin, s’est ouvert lundi devant la cour d’assises de Paris

457

Le procès de l’assassinat de l’ancien dirigeant australien de Warner Music, Peter Ikin, s’est ouvert lundi devant la cour d’assises de Paris sans le principal accusé, son ex-amant Alexandre Despallières, décédé en janvier à Paris. Seuls deux complices présumés du «bel Alex», Jérémy B. et Vincent B., sont jugés pour faux et complicité d’usage de faux en écriture.

Assis côte à côte, les deux hommes âgés respectivement de 40 et 37 ans, comparaissent libres. Lors des deux jours d’audience, ils doivent s’expliquer sur leur rôle dans la fabrication d’un faux testament qui, selon l’accusation, a permis à Alexandre Despallières d’hériter de la fortune du magnat australien estimée, selon la présidente de la cour d’assises, à plus de 20 millions d’euros. Alexandre Despallières, mis en examen pour assassinat, est mort en janvier dans un hôpital parisien à l’âge de 53 ans et restera à jamais présumé innocent.

Au premier jour du procès, Jérémy B., cheveux ras et barbe châtain, a indiqué avoir agi sous l’emprise et les menaces de son ex-amant Alexandre Despallières. Ce dernier «était une personne machiavélique et malveillante», a-t-il décrit. Vincent B., cheveux courts et fine barbe brune, a minimisé son rôle en rappelant que son niveau d’anglais était celui d’un «bac pro, pas d’un bac général». Au cours de l’instruction, il avait expliqué qu’il ignorait ce que représentait le faux testament qu’il avait signé, arguant qu’il ne comprenait pas l’anglais. Le 12 novembre 2008, Peter Ikin, millionnaire australien de 62 ans, proche d’Elton John et de Madonna, est retrouvé mort dans un hôtel parisien. L’autopsie conclut à une mort naturelle. Son corps est incinéré à la demande d’Alexandre Despallières mais contre la volonté de sa famille.

Des doutes émergent sur les circonstances de la mort du producteur et Gary Perritt, son neveu, partie civile au procès, porte plainte pour meurtre en décembre 2009. Une analyse toxicologique révèle alors une dose mortelle de paracétamol dans le sang de Peter Ikin. Alexandre Despallières avait rencontré Peter Ikin en 1988 alors qu’il avait 20 ans.

Les deux hommes avaient noué une brève idylle avant de se perdre de vue. Ils s’étaient revus en avril 2008 à Sydney, à l’initiative d’Alexandre Despallières. Le «bel Alex» aurait alors fait croire, ce qui était faux, à Peter Ikin qu’il était devenu riche et qu’il souhaitait lui léguer sa fortune car il était en train de mourir d’une tumeur au cerveau. La «fable» d’Alexandre Despallières avait conduit les deux hommes à conclure, en octobre 2008 au Royaume-Uni, une union civile faisant de lui le légataire universel du producteur australien. L’union civile n’étant pas reconnue par le droit australien, Alexandre Despallières aurait, selon l’accusation, produit un faux testament, daté d’août 2008, avec l’aide de Jérémy B. et son compagnon d’alors, Vincent B. Mis en examen et écroué pour assassinat en juin 2010, Alexandre Despallières avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire en février 2012 pour raison médicale – il était séropositif. Ce n’est qu’en mai 2020 qu’un juge avait décidé de son renvoi aux assises.