Le remake d’une comédie de zombies pour ouvrir avec le sourire le Festival de Cannes

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Le remake d’une comédie de zombies, gore et potache à souhait, pour ouvrir avec le sourire le Festival de Cannes: avec «Coupez !», qui sortait aussi dans les salles mardi soir, Michel Hazanavicius dit son amour de tous les films – même les plus ratés. Oscarisé pour «The Artist», hommage au cinéma muet avec Jean Dujardin, qui avait commencé son parcours en compétition à Cannes il y a 11 ans, le cinéaste livre une comédie dégoulinante d’hémoglobine, mais à ne surtout pas prendre au sérieux. «Coupez !» est le remake d’une comédie japonaise à petit budget et à succès, «Ne coupez pas !», de Shin’ichirô Ueda, qui racontait le tournage catastrophique d’un film de zombies bas de gamme. Dans le film d’Hazanavicius, une productrice japonaise (l’actrice Yoshiko Takehara, qui jouait déjà dans le film original) demande à un réalisateur français, interprété par Romain Duris, et accompagné d’acteurs aussi mauvais les uns que les autres, de réaliser le remake «rapide, pas cher et dans la moyenne» d’un moyen-métrage d’une demi-heure, en un seul plan séquence. Le casting réunit aussi Finnegan Oldfield, en acteur imbu de lui-même, Grégory Gadebois, en caméraman alcoolique ou Jean-Pascal Zadi, en compositeur dépressif. L’ambiance est totalement «méta»: d’un film gore de série B totalement raté, le film passe à une comédie sur un tournage raté, puis à un hommage tout en autodérision au cinéma fait avec amour et bouts de ficelle. «J’aime tous les cinémas, même les films ratés», explique Michel Hazanavicius. Le film «a comme ambition de mettre en valeur les gens qui font du cinéma, tous, même ceux qui font un film qui au final est un navet !». Le film devait initialement s’appeler «Z (comme Z)» mais il a changé le titre à la dernière minute face au risque de confusion avec la lettre «Z» figurant sur les blindés russes en Ukraine et devenue le principal symbole de soutien à l’invasion. Parmi les rares Français connus d’Hollywood, depuis «The Artist», Hazanavicius a connu des revers de fortune en compétition à Cannes, avec «The Search» (2014), très mal reçu par la critique. La pression est bien moindre cette fois, le film d’ouverture étant présenté hors compétition.