l’Emmy Award : l’actrice Elisabeth Moss révélée à la télévision dans plusieurs séries marquantes

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L’actrice Elisabeth Moss, qui a remporté l’Emmy Award de la meilleure actrice dans une série dramatique pour son rôle dans «La servante écarlate», s’est révélée à la télévision dans plusieurs séries marquantes, notamment «Mad Men», tout en côtoyant le théâtre et le cinéma. Fait notable, elle a été couronnée dimanche pour une série qui évoque la prise de pouvoir d’une secte ultra-religieuse aux Etats-Unis, alors qu’elle appartient elle-même à l’église de scientologie. Le sujet de son appartenance à cette Eglise revient régulièrement, même si elle refuse généralement de s’exprimer sur le sujet.

Mi-août, alors qu’une internaute faisait un parallèle peu flatteur entre Gilead, la dictature de «La servante écarlate», et l’église de Scientologie, Elisabeth Moss a rejeté cette comparaison. «La liberté de culte, la tolérance, l’écoute, la vérité et l’égalité des droits pour toutes les races, religions et croyances sont extrêmement importants pour moi», a-t-elle assuré. «Lizzy», son surnom, n’était encore qu’une petite fille lorsqu’un agent l’a repérée durant une représentation anonyme de «La mélodie du bonheur».

Après quelques publicités, elle décroche des petits rôles à la télévision dès 7 ans. Beaucoup de programmes pour enfants ou de films familiaux, pour commencer, mais assez vite Elisabeth Moss étoffe son registre avec la série policière «High Secret City» (1992-1995), saluée par la critique. «Je ne me souviens pas d’avoir voulu faire autre chose» que jouer, a-t-elle expliqué lors d’un entretien à la fondation du syndicat américain des acteurs (Screen Actors Guild), en 2015. «Toute ma famille est composée d’artistes», explique-t-elle. «Pour moi, vouloir faire autre chose que du spectacle aurait semblé bizarre». Arrivée à l’âge adulte, elle enchaîne les seconds rôles, souvent dans des projets à l’écriture ambitieuse, avant d’exploser, à 24 ans, sous les traits de Peggy Olson, dans la série «Mad Men». Ce rôle de femme cérébrale, qui gravit les échelons pour devenir l’égal des hommes dans une société encore très conservatrice, va marquer les esprits.

Son nouveau statut, bien qu’il lui ouvre de nouvelles portes, ne modifie pas les choix exigeants de cette jeune femme pétillante, toujours prête à un trait d’humour dans la vraie vie, loin de la gravité récurrente de ses personnages. Au théâtre, elle est à Londres ou à Broadway, tandis qu’au cinéma, la Californienne se distingue, loin des films à gros budget, dans «The Free World», «Queen of Earth» ou «Outsider», avec des rôles denses. Avant même la fin de «Mad Men», elle avait déjà frappé un nouveau coup à la télévision avec la première série de la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion, «Top of the Lake», avec, à la clef, un Golden Globe en 2013. «Cela a prouvé aux autres, mais aussi à moi-même, que je pouvais faire quelque chose de différent en tant qu’actrice», a-t-elle expliqué à l’émission de radio «Sam Roberts Show» en 2015. Après avoir hésité à revenir sur ce format, elle a finalement accepté le premier rôle de «La servante écarlate», la série de la plateforme Hulu, considérée comme l’une des meilleures nouveautés de la saison. A 35 ans, Elisabeth Moss s’amuse souvent à dire que son Graal reste la comédie musicale, un genre qu’elle adore sans l’avoir jamais affronté, par crainte d’une voix trop juste pour les grandes envolées de Broadway.