L’enquête pour agression sexuelle visant Jean-Jacques Bourdin classée sans suite pour prescription des faits

L’enquête pour agression sexuelle

visant le journaliste Jean-Jacques

Bourdin, qui lui a valu d’être écarté

depuis janvier de BFMTV et RMC,

a été classée sans suite pour cause

de prescription des faits. «Le parquet

de Paris vient de classer sans suite

les plaintes déposées contre moi»,

a annoncé vendredi le journaliste

de télévision et de radio dans un

communiqué transmis par son

avocat, Me Christian Saint-Palais.

Sollicité, le parquet a confirmé que la

procédure avait été classée jeudi pour

«prescription de l’action publique». Le

délai en la matière est de six ans. «J’ai

toujours fermement contesté les faits

qui m’étaient reprochés», a souligné

dans son communiqué M. Bourdin.

«Je dénonce l’instrumentalisation

publique de cette procédure et

déplore les atteintes graves qui ont

été portées à ma vie personnelle

et à ma vie professionnelle», a-til

ajouté. Le journaliste vedette

aujourd’hui âgé de 72 ans, connu

pour ses interview offensives, a été

écarté «temporairement» de l’antenne

sur BFMTV et RMC le 23 janvier,

après l’annonce, en pleine campagne

présidentielle, de l’ouverture d’une

enquête le visant. Le 18 janvier,

quelques jours après la révélation par

le Parisien d’une plainte contre M.

Bourdin d’une ancienne journaliste

de BFMTV-RMC pour des faits

remontant à 2013, le parquet de Paris

avait indiqué avoir ouvert une enquête

préliminaire pour agression sexuelle,

confiée au commissariat du XVIème

arrondissement.

Deux plaintes : Environ un mois plus

tard, la journaliste Fanny Agostini,

ancienne présentatrice météo de

BFMTV-RMC, passée ensuite par

Thalassa, avait révélé à Mediapart

être à l’origine de cette plainte

déposée pour tentative d’agression

sexuelle. Selon elle, les faits se

seraient produits en Corse en octobre

2013. Dans sa plainte, consultée, elle

racontait que M. Bourdin lui avait

«saisi le cou», avait «rapproché son

visage» du sien et avait «essayé de (l’)

embrasser à plusieurs reprises», sans

y «parvenir», dans la piscine d’un

hôtel de Calvi (Haute-Corse). Elle se

serait «débattue» et serait parvenue

à sortir de la piscine. M. Bourdin

aurait alors dit: «J’obtiens toujours ce

que je veux», «une menace de la part

de quelqu’un qui avait un ascendant

hiérarchique» d’après elle. Puis il lui

aurait envoyé «durant plusieurs mois»

des mails et des SMS insistants, selon

la journaliste aujourd’hui âgée de 33

ans, qui dit avoir «été sans cesse dans

la peur» jusqu’à son départ du groupe

en 2017. Mi-février, une seconde

femme avait déposé une plainte pour

agression sexuelle, harcèlement et

exhibition sexuelle, accusant M.

Bourdin de faits survenus à la fin des

années 1980. Cette femme, «Marie»,

racontait avoir accueilli M. Bourdin

dans une entreprise de communication

où elle travaillait près de Paris en

1988 et où il venait donner un cours

de «mediatraining». D’après elle, M.

Bourdin lui aurait rapidement fait des

allusions sexuelles, puis aurait proposé

de la revoir. Quelque temps plus tard,

ils se seraient retrouvés dans une

voiture près de RTL, où travaillait alors

M. Bourdin, et le journaliste aurait

«fait apparaître son sexe en érection»

et aurait proposé un rapport sexuel,

puis aurait proposé de la payer pour

cela, «2.000 francs», selon son récit. Il

aurait ensuite tenté de l’embrasser «de

façon assez brutale». Par la suite, M.

Bourdin aurait eu des comportements

sexuels problématiques lors de

nouveaux passages au travail de Marie,

«se masturbant en (la) regardant» par

exemple, d’après elle.