Dans un marché mondial du jeu vidéo estimé à plus de 300 milliards de dollars par le cabinet de conseil Accenture, l’heure est à la consolidation avec plusieurs acteurs, comme Microsoft, Tencent, Sony ou Sega, qui se renforcent à coups d’acquisitions.
– Tencent, l’Empire du milieu : Le numéro un mondial du secteur, le groupe chinois Tencent, règne aussi bien en Asie que sur le reste du monde, grâce à une myriade d’investissements. Ce géant possède notamment Riot Games, l’éditeur du succès planétaire «League of Legends», et des jeux mobiles très populaires comme «Honor of Kings» et ses plus de 100 millions d’utilisateurs actifs quotidiens ou «PlayerUnknown’s Battlegrounds» (PUBG). Il a aussi acquis le studio finlandais Supercell («Clash of Clans», «Brawl Stars») en 2016 pour 8,6 milliards de dollars. Un record à l’époque. Tencent possède également des parts dans Epic Games, l’éditeur américain du jeu phénomène «Fortnite», avec à son actif plus de 350 millions d’utilisateurs, et dans le groupe français Ubisoft («Assassin’s Creed», «Far Cry», «Just Dance»…).
– Sony et les rachats ciblés : Le groupe japonais Sony a vendu plus de 500 millions d’exemplaires de sa Playstation, tous modèles confondus, depuis 1994. A travers sa filiale Sony Interactive Entertainment, il contrôle une kyrielle de studios qui ont développé des titres exclusifs pour ses machines, comme la saga «Spider-Man». L’acquisition en janvier 2022 du développeur et éditeur américain Bungie pour 3,6 milliards de dollars, a renforcé son portefeuille de jeux. Sony a également annoncé en avril 2022 un investissement de 2 milliards de dollars dans Epic Games, réalisé conjointement avec la maison mère du danois Lego (à hauteur d’un milliard chacun), pour financer les efforts de l’éditeur de Fortnite dans son développement du «métavers».
– Microsoft dans le viseur des régulateurs : En janvier 2022, le mastodonte américain Microsoft a mis sur la table 69 milliards de dollars pour s’emparer d’Activision Blizzard, éditeur américain de jeux vidéo, soit la plus grosse acquisition de l’histoire de cette industrie. Cette opération, qui doit lui permettre de mettre la main sur des titres majeurs comme «Call of Duty», reste cependant soumise à l’approbation d’autorités de la concurrence à travers le monde. Des décisions sont attendues au printemps. Le groupe à l’origine des consoles Xbox s’était déjà renforcé avec le rachat du studio suédois Mojang, créateur de «Minecraft», en 2014, et de ZeniMax Media en 2020. Microsoft ambitionne aussi de s’imposer comme le «Netflix des jeux vidéo» grâce au Xbox Game Pass, sa plateforme en ligne qui dépasse les 25 millions d’abonnés.
– Nintendo, priorité au «fait maison»: Avec ses sagas maison mythiques comme «Mario», «Zelda» ou «Pokémon», le groupe japonais Nintendo se singularise de ses concurrents avec son positionnement grand public autour de sa console Switch, qui s’est vendue à plus de 100 millions d’exemplaires depuis sa sortie en mars 2017, sans participer à la frénésie d’acquisitions. Tout juste a-t-il, par exemple, racheté début 2021 le canadien Next Level Games.
– Sega, Take-Two et les indépendants: Bien que le vent de la consolidation se soit levé depuis un moment, plusieurs éditeurs de 1er plan restent indépendants et se renforcent, à l’image de l’américain Take-Two ou du japonais Sega. Sega, célèbre créateur du personnage Sonic, va lancer une offre amicale de rachat du finlandais Rovio, spécialisé dans les jeux sur mobile et connu pour sa franchise à succès «Angry Birds», pour près de 700 millions d’euros, ont annoncé lundi les deux entreprises. Développeur, éditeur et distributeur, Take-Two est un poids lourd avec ses jeux très populaires comme «Grand Theft Auto», «NBA 2K» ou «Red Dead Redemption». Début 2022, il a déboursé 12,7 milliards de dollars pour acquérir le développeur des jeux mobiles Zynga, créateur de la simulation agricole «FarmVille».