Les scénaristes américains en grève, risque de paralysie du secteur

    Le syndicat des scénaristes de cinéma et de télévision américains a annoncé vendredi une grève jusqu’à nouvel ordre à partir de lundi, une décision qui risque de paralyser des pans entiers de l’industrie du divertissement aux Etats-Unis. La grève a commence ce matin dès 00h01, à moins qu’un accord ne soit intervenu entre temps avec les producteurs, a précisé le syndicat WGA (Writers Guild of America) lors d’une conférence de presse à Los Angeles. Cette décision, une première depuis près de 20 ans, intervient à l’issue de plus de trois mois de négociations infructueuses, alors que les contrats arrivaient à expiration jeudi. Quelque 12 000 scénaristes affiliés à la WGA sont tenus par le mot d’ordre. Les grévistes réclament notamment plus de droits d’auteurs quand leur oeuvre est diffusée sur les téléphones portables ou encore les baladeurs numériques. Ils souhaitent aussi un pourcentage plus élevé de leurs droits d’auteur sur les vidéos-DVD et l’extension des tarifs syndicaux et avantages sociaux aux programmes de la télé-réalité. Ces revendications ont été rejetées par le puissant syndicat des producteurs (Alliance of Motion Picture and Television Producers, AMPTP), qui a expliqué que les programmes diffusés sur l’Internet n’étaient pas encore rentables. «Ces dernières années, ces conglomérats (de médias) ont obtenu de très importants succès financiers sur le dos de dizaines de milliers de personnes, dont les créatifs», a affirmé Patric Verrone, président de la section de la WGA pour l’ouest des Etats-Unis. «Bien que le secteur continue à croître, notre part continue à diminuer. Plutôt que de répondre aux inquiétudes principales de nos membres, les studios ont affirmé qu’ils préféraient un arrêt total à un accord juste et raisonnable», a-t-il dénoncé. De son côté, le président de l’AMPTP s’est dit «déçu» par la décision du syndicat. «Nous sommes très déçus (…) par la décision qu’ils ont prise», a affirmé Nicholas Counter III: «leur conférence de presse était bourrée de mensonges, d’erreurs et d’inexactitudes, et nous y répondrons en temps voulu». Il avait affirmé jeudi soir être prêt à négocier encore pour signer un contrat pendant le week-end.