Les télécoms tournées vers le futur

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La 6G et ses promesses «sensorielles», des cartes Sim virtuelles, ou encore le projet d’installation d’une antenne mobile sur la Lune… Au Salon mondial du mobile de Barcelone (MWC), les entreprises télécoms se tournent déjà vers le futur des réseaux.

– 6G, le réseau sensoriel : Alors que la 5G tarde encore à faire émerger de nouveaux usages depuis son lancement en 2020, les équipementiers télécoms comme Nokia préparent déjà la prochaine génération de réseau mobile à horizon 2030. A Barcelone, le rival finlandais d’Ericsson et Huawei a fait la démonstration de la «détection» du corps humain par la 6G, l’un des six cas d’usage identifiés par ses équipes de recherche. Tel un radar, l’antenne mobile de 6ème génération sera concrètement capable de détecter grâce à ses ondes radioélectriques les personnes, objets ou animaux se trouvant dans son champs d’émission et ce, sans avoir de cartes Sim intégrées dans n’importe quel corps ou objet. «Nous pensons que, d’ici la fin de cette décennie, il sera très important que le monde physique, le monde numérique et le monde humain puissent en quelque sorte se fondre dans une nouvelle réalité», explique Rudi Broos, chef du marketing technologique, stratégie et technologie au sein de Nokia.

– Réseau sur la Lune : Objectif Lune pour Nokia et la Nasa: annoncé en 2020, ce contrat d’un montant de 14,1 millions de dollars signé avec l’Agence spatiale américaine doit permettre l’installation du 1er réseau de téléphonie mobile opérationnel sur la Lune, où le dernier pas de l’Homme remonte à 1972. Initialement annoncé pour fin 2022, ce réseau 4G «ultra-compact, économe en énergie et résistant aux conditions spatiales», doit être déployé à la surface de la Lune d’ici fin 2023, a précisé l’entreprise cette semaine.Concrètement, Nokia va installer une sorte de mini-tour dans un appareil de son partenaire Intuitive Machines, qui communiquera avec une antenne située sur un «rover» à 4 roues, équipé de panneaux solaires. «Une fois que nous serons en mesure de déployer un réseau sur la Lune, nous pourrons utiliser cette même technologie sur Terre», dans des endroits exigeants sur le plan technique, «comme [l’installation d’]un réseau à l’intérieur d’une mine, sur une plate-forme pétrolière, ou à proximité de parcs éoliens», souligne Rudi Broos.

– Sim virtuelles : Des Sim intégrées (eSim) aux Sim virtuelles (iSim): depuis le rachat en 2019 de Gemalto, géant mondial des cartes à puces, Thales pousse encore plus loin l’innovation autour de ses composants électroniques qui permettent aux terminaux de se connecter au réseau mobile. Si la carte Sim a connu une miniaturisation croissante au cours du temps (mini, micro, nano), c’est sa version intégrée (eSim), à savoir un dispositif électronique directement implanté dans les appareils (smartphones, tablettes ordinateurs, etc…), qui prend aujourd’hui son envol. Selon Juniper Research, le marché de l’eSim devrait ainsi atteindre 16 milliards de dollars d’ici 2027. A Barcelone, le groupe français a annoncé mardi le lancement de la «première» iSim sécurisée et certifiée en partenariat avec Qualcomm, le fabricant américain de composants électroniques pour terminaux mobiles.

– Distributeur de puces mobiles : En attendant la dématérialisation complète des Sim, Thales a aussi mis sur pied un prototype (déjà testé lors du Mondial-2022 de football au Qatar) de distributeur automatique d’un nouveau genre pour obtenir sa carte Sim, physique ou numérique (eSim), comme on peut le faire pour obtenir des billets de banque. Pour cela, il suffit de scanner son document d’identité. Ces informations, vérifiées par les serveurs de Thales, sont ensuite automatiquement envoyées dans la base de données clients de l’opérateur télécoms. Une fois le choix de l’offre et le paiement par carte bancaire effectués, une carte Sim physique imprimée et prête à l’emploi sort à la place des habituels billets de banque.