Luc Besson: la Cour de cassation rendra mercredi sa décision concernant les accusations de viol

Relance ou épilogue ? La Cour de cassation rend mercredi sa décision concernant les accusations de viol, qui ont fait l’objet d’un non-lieu confirmé en appel, formulées par l’actrice Sand Van Roy contre le réalisateur Luc Besson, qui les conteste. Le 18 mai 2018, l’actrice belgo-néerlandaise de 35 ans avait déposé une plainte pour viol, quelques heures après un rendez-vous dans un palace parisien dont les protagonistes ont donné deux versions.  Pour Sand Van Roy, l’influent cinéaste lui avait imposé une pénétration digitale, source d’évanouissement, malgré ses injonctions à arrêter. Une version selon elle accréditée par des constatations, le jour des faits, par les urgences médico-judiciaires. Deux mois plus tard, l’actrice déposait une plainte contre le cinéaste pour d’autres viols et agressions sexuelles commis, selon elle, entre 2016 et 2018, épisodes d’une «relation d’emprise professionnelle» sous menaces de «rétorsion sur sa carrière d’actrice». Luc Besson a regretté une relation extra-conjugale dans un contexte de «subordination», alors que l’actrice avait tourné dans certains de ses films.  Mais il a indiqué à deux reprises qu’il n’avait «pas le souvenir» d’une partie des faits dénoncés et relaté un rapport consenti empreint de «douceur». L’enquête judiciaire a fait l’objet d’un premier non-lieu, en décembre 2021, confirmé par la cour d’appel de Paris en mai 2022.  Les magistrats de la cour d’appel ont balayé les témoignages de trois femmes effectués au cours de l’enquête et contestés par M. Besson, qui évoquaient des «bisous dans le cou» jusqu’à une «tentative de viol» sous possible menace de rétorsion professionnelle. La décision avait révolté la plaignante. «Vous vous en foutez des preuves physiques et des expertises. Vous vous en foutez de tout élément à charge contre (mon) agresseur. Vous m’avez humilié, diffamé, abimé à vie» (sic), avait-elle alors indiqué dans un communiqué posté sur Twitter. «Ne portez pas plainte. Surtout pas le jour des faits. Surtout pas contre Luc Besson. Ça y est. J’ai compris», avait-elle ajouté. La défense de l’actrice avait donc saisi la Cour de cassation d’un pourvoi, estimant que l’arrêt de la cour d’appel était entaché d’irrégularités procédurales, aurait «dénaturé» certains éléments du dossier, et aurait aussi et surtout avalisé une procédure «inéquitable» depuis son origine, au détriment de l’actrice. Lors d’une audience le 24 mai, le rapporteur public a proposé la non-admission du pourvoi, estimant que la défense remettait en cause «l’appréciation souveraine» de la cour d’appel, que ses arguments n’étaient pas sérieux et que la plus haute juridiction judiciaire française n’avait pas le droit de se prononcer sur la nécessité d’une enquête complémentaire. L’avocate générale a également prôné la non-admission, reprenant un argumentaire comparable à celui du rapporteur. Le réalisateur et producteur de 64 ans, connu pour «Le Grand bleu», le «Cinquième élément», «Léon» ou «Lucy», «attend sereinement la décision de la Cour de cassation, qui fera suite à toutes les décisions qui ont déjà été rendues et qui ont toutes reconnu son innocence», avait indiqué au moment de l’audience son avocat Me Thierry Marembert. Le cinéaste est l’une des figures françaises prises dans la vague d’accusations de femmes qui affirment avoir été victimes de viols ou d’agressions sexuelles dans la foulée de la chute du producteur américain Harvey Weinstein en octobre 2017. Me Marembert s’était félicité que le conseiller rapporteur de la Cour de cassation et l’avocat général aient estimé «dépourvus de sérieux» les moyens soulevés par Sand Van Roy.