L’UE prépare deux sommets avec la Chine, entre divergences politiques et économiques

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L’Union européenne et la Chine veulent développer un nouveau partenariat stratégique en 2020, mais les deux parties devront surmonter leurs nombreuses divergences politiques et économiques, ont souligné mardi les dirigeants européens. Le ministre des Affaire étrangères chinois Wang Yi a été reçu mardi à Bruxelles par le nouveau président du Conseil européen, le libéral belge Charles Michel, afin de préparer des sommets à venir. Il avait rencontré la veille le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell pour préparer ces deux rencontres.

Deux sommets UE-Chine sont en effet attendus en 2020, dont un sommet spécial pendant la présidence semestrielle de l’UE par l’Allemagne dans la ville de Leipzig (Est). Charles Michel a insisté sur «la nécessité de promouvoir le libre-échange et des investissements qui respectent des règles du jeu équitables et la réciprocité», a précisé son porte-parole. Le président du Conseil européen a également souligné «le besoin d’actions pour combattre le changement climatique», a-t-il ajouté.

Les Européens ont toutefois de sérieuses inquiétudes face «aux défis» posés par «l’influence croissante et aux politiques internationales de la Chine», ont confié des diplomates européens. Ils l’avaient souligné dans la déclaration commune adoptée par les dirigeants des pays membres de l’Otan début décembre lors du sommet du 70e anniversaire de l’Alliance à Londres. Vingt-deux pays de l’UE sont membres de l’Otan. «Nous avons abordé tous les sujets, même ceux qui fâchent comme la situation à Hong Kong et au Xinjiang», a rapporté sans plus de précisions Josep Borrell. La Chine est à la fois considérée comme «un adversaire», comme «un rival» et comme «un partenaire». Les Européens sont partagés entre la crainte et l’intérêt des opportunités commerciales, soulignent les diplomates européens. «Notre commerce dépasse largement le milliard d’euros par jour en moyenne», rappelle Josep Borrell.

Le principal sujet de crispation est le développement de la 5G en Europe, qui suscite un vif intérêt des Chinois. Le groupe Huawei est très actif dans ce secteur, mais ses ambitions sont contrariées par Washington, qui a exclu l’équipementier des Etats-Unis, et veut le faire bannir par l’UE en invoquant les risques d’espionnage pour le compte de Pékin. Sous la pression des Etats-Unis, l’Otan insiste sur «la détermination des alliés à garantir la sécurité de leurs communications, y compris la 5G, conscients de la nécessité de recourir à des systèmes sécurisés et résilients». La Chine est contrariée. «Si l’Allemagne devait prendre une décision conduisant à l’exclusion de Huawei du marché allemand, il y aurait des conséquences. Le gouvernement chinois ne restera pas les bras croisés», a ainsi averti l’ambassadeur de Chine à Berlin Ken Wu.