Il y a 20 ans, le 1er mars 1987 à 11h15, les premières images de la chaîne M6, dirigée par Nicolas de Tavernost, apparaissaient à l’écran. Aujourd’hui, le groupe M6 est devenu l’un des plus puissants en France aux côtés de TF1, France Télévisions et Canal+. «L’année 2006 a été, pour nous, plutôt une bonne année parce que nous étions engagés dans un processus lourd d’investissements à la fois sur les programmes de M6 et également sur les chaînes numériques», souligne Nicolas de Tavernost, devenu P.-D.G. du groupe en mai 2000, à la disparition du président historique Jean Drucker. «Nous avons compensé en résultats ces investissements par une activité assez soutenue dans un certain nombre de secteurs», ajoute Nicolas de Tavernost, dans un entretien à un groupe de journalistes. Outre sa chaîne amiral, M6 ne compte pas moins de neuf chaînes numériques dites de complément, la chaîne gratuite de la télévision numérique terrestre W9, Paris Première, Teva, Fun TV, Music Black, Music Hits, Music Rock, TF6 et Série Club. M6 a investi dans la vidéo à la demande, les achats de droits, la télévision sur téléphone mobile et même le redressement du club des Girondins de Bordeaux, propriété du groupe. Le groupe a terminé l’année 2006 avec un chiffre d’affaires de 1.283,4 millions d’euros, en hausse de 18,8%. Il a notamment compensé la déconsolidation du groupe satellitaire TPS, dont il était actionnaire, qui a fusionné avec le bouquet satellitaire CanalSat contrôlé par le groupe Canal+. M6 attribue ces bons résultats à la croissance des recettes publicitaires, au dynamisme des diversifications et aux «relais de croissance» mis en place en 2005, notamment le site de téléachat mistergooddeal.com et le service de télévision sur téléphone mobile (en partenariat avec l’opérateur Orange), M6 Mobile by Orange. Mais il mise avant tout sur la puissance d’attraction de ces programmes. «L’année 2006 a été une année très importante en terme d’installation de nouvelles émissions, souligne Thomas Valentin, directeur des programmes du groupe. M6, ajoute-t-il, est «l’une des chaînes qui ont les marques (titres d’émission) les plus anciennes, avec beaucoup de marques qui ont plus de 15 ans». Il cite notamment «E=M6», «Zone interdite», «Capital», «Turbo». Selon lui, pour lutter contre la concurrence née de la multiplication des chaînes gratuites, il faut des rendez-vous avec les téléspectateurs «forts, puissants et référencés». «Le travail des deux prochaines années est de consolider la chaîne (M6) sur le day time», c’est-à-dire hors soirée, souligne Thomas Valentin. «Nous allons investir sur des émissions en avant soirée (17h00-20h30), parce que c’est le meilleur moyen de faire face à la concurrence et d’affirmer l’identité de la chaîne», ajoute-t-il. Face aux changements du paysage audiovisuel dans les trois prochaines années, poursuit Thomas Valentin, M6 a une réponse simple: augmenter sa puissance en prime time, des investissements progressifs dans les deux prochaines années en avant-soirée et une politique de «famille de chaînes», notamment avec W9, Paris Première et Teva.