«Ma vie, ma gueule», le film posthume de la réalisatrice Sophie Filières décédée en juillet 2023, raconte, entre tourment et légèreté, «l’histoire d’une femme qui essaye d’aller bien», a confié mercredi Agnès Jaoui qui l’incarne à l’écran.
Le film présenté en ouverture de la Quinzaine des cinéastes au Festival de Cannes, est en partie un autoportrait de Sophie Filières qui n’était pas malade lorsqu’elle l’a écrit mais très malade pendant le tournage, a expliqué sa fille, Agathe Bonitzer.
La réalisatrice est décédée à 58 ans. «C’est un mélange de ce qu’elle a écrit, de ce qu’elle a imaginé, d’elle et forcément un peu de moi», a ajouté Agnès Jaoui, confiant avoir «mis ses vêtements, ses chaussures, ses bagues le matin» avant de les lui rendre «le soir».
«Elle nous a vraiment demandé de terminer le film, elle a dit à sa productrice qu’elle voulait que ça soit nous qui terminions le film parce qu’on avait le même nord, comme sur une boussole», a indiqué sa fille Agathe en parlant d’elle et de son frère Adam. «Je lui ai fait confiance sur tout et j’ai lutté sur rien», a dit Agnès Jaoui.
«On avait exactement la même conception de ce que traverse le personnage», a ajouté l’actrice-scénariste-réalisatrice aux 40 ans de carrière, estimant que «c’est l’histoire d’une femme qui essaye d’aller bien», une femme qui «a du goût pour la vie» et qui «essaye de le retrouver».
«Elle cherche à tout prix à être heureuse». «On savait très bien de quoi on parlait toutes les deux, des gouffres et de la joie de vivre et du désespoir aussi», a poursuivi l’actrice de 59 ans.
Tourné à Paris, Dieppe et en Ecosse, le film plonge dans la vie de Barberie Bichette (Agnès Jaoui), que les gens appellent à son grand dam Barbie et qui se retrouve, à 55 ans, un peu perdue et aux prises avec ses interrogations: comment faire avec soi-même, ses enfants, avec la mort, avec la vie.
«Le hasard a fait qu’elle a été hospitalisée le lendemain de la fin du tournage», a confié la fille de Sophie Filières, précisant qu’«à l’origine, elle avait pensé à Bill Murray» pour jouer un rôle dans son film finalement incarné par l’acteur et musicien Philippe Katerine.
La sortie en salle est prévue le 18 septembre.