Mme Kirchner renonce à ouvrir le marché du câble aux compagnies de téléphone

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    La présidente argentine Cristina Kirchner a annoncé lundi qu’elle renonçait à ouvrir le marché de la télévision par câble aux grandes compagnies de téléphone, l’un des points les plus controversés de son projet de loi sur l’audiovisuel. «Nous éliminons cet obstacle, afin d’obtenir un large consensus», a déclaré Mme Kirchner à la presse, alors que son projet de loi est vivement critiqué par de nombreux médias et l’opposition. «L’une des objections, la principale, voudrait que nous soyons en train de remplacer un monopole par un autre, car nous incluons les compagnies de téléphone», a expliqué la présidente. Le projet de loi prévoyait notamment d’ouvrir le marché de la télévision par câble aux grandes compagnies de téléphone, Telefonica, Telecom et Telmex. Des membres de l’opposition ont dénoncé une mesure destinée à bénéficier à certains hommes d’affaires proches du pouvoir. «La politique de l’Etat ne peut être guidée par des conflits d’intérêt et encore moins par les affaires des amis du pouvoir: c’est scandaleux», avait ainsi déclaré le député élu de Projet Sud (gauche) et metteur en scène, Fernando «Pino» Solanas. Le texte en discussion à la Chambre des députés est interprété comme un nouveau chapitre dans le conflit qui oppose Mme Kirchner et son époux, l’ancien président Nestor Kirchner (2003-2007), à Clarin, principal groupe multimédia du pays, très critique à l’égard de la politique gouvernementale. Si le projet est adopté, ce dernier aura un an pour choisir entre se défaire de ses chaînes hertziennes ou de ses chaînes câblées. Le texte interdit en effet au propriétaire d’une chaîne de télévision hertzienne de posséder en même temps une chaîne câblée dans la même zone.