Le SNJ de Radio France, premier syndicat de journalistes au sein du groupe public, a appelé vendredi à la grève le 9 novembre contre le projet du P.-D.G., Jean-Luc Hees, de fusionner toutes les antennes à l’occasion du 20ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Le SNJ appelle également à une «journée blanche» le 5 octobre, invitant le personnel «à cesser les échanges» entre les différentes antennes (France Inter, France Info, France Culture, France Bleu…) de Radio France, puis «si rien ne bouge», à une «semaine noire», sur le même principe à partir du 12 octobre, selon un communiqué. Chaque journaliste d’une station de Radio France «est tenu de collaborer pour les autres chaînes, notamment les 350 journalistes des radios locales», a expliqué Valeria Emmanuelle, déléguée SNJ. La semaine dernière, dans un message diffusé aux salariés, Jean-Luc Hees a annoncé un projet de fusion de toutes les antennes de Radio France le 9 novembre, présenté comme une volonté de montrer l’»extraordinaire diversité» du groupe. Selon M. Hees, cette journée «montrera à l’envie aux millions d’auditeurs qui quotidiennement fréquentent nos programmes l’extraordinaire diversité de nos chaînes: celui qui écoute France Inter connaîtra un peu mieux France Culture, ou le Mouv’, ou France Bleu, ou Fip, ou France Info ou France Musique». Le SNJ, la CFDT et la Société des journalistes se sont opposés à cette opération, comprenant mal que M. Hees prône la diversité en proposant une chaîne unique. Lors d’une rencontre lundi avec M. Hees, le SNJ a expliqué que «l’idée d’une opération spéciale exceptionnelle serait applaudie, à la condition d’être adaptée à la réalité de notre entreprise, c’est-à-dire à la diversité des 14 millions d’auditeurs qui rejoignent chaque jour nos différents programmes». Le SNJ affirme par ailleurs que «plusieurs cadres de haut niveau ont exprimé les mêmes réticences».